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| | | .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] |  |
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Dakota Bryan
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|  Sujet: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] ![.: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Icon_minitime1](https://2img.net/i/fa/m/icon_minitime1.gif) Mer 23 Avr - 19:19 | |
| Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes,
ainsi font, font, font,
Trois p’tits tours et puis s’en vont !
... Un pas en avant, et un deuxième. Saute, et cours ! Aspirée par un tourbillon d’émotions, je sens déjà la brise me caressait dans une douce étreinte, et mon cœur s’emballe tendrement dans la cage dorée de ma poitrine. Je respire un grand coup, et sourit à la terre en face de moi. Magnifique, j’en conviens. Tout est vert : les arbres, leurs troncs couverts de lichen, leurs frondaisons dégoulinantes de mousses et le sol encombré de fougères. Même l’air qui filtre à travers les feuilles a des reflets verdâtres. Une simple overdose de verdure, mais j’aime cela. Beaucoup même. Allez tourne, tourne encore un petit peu ! Un pied en avant pour une troisième avancée, allez danse et tourne aussi vite qu’une éternelle farandole.
Les mains aux côtés,
Sautez, sautez marionnettes,
Les mains aux côtés
Marionnettes recommencez.
...J’entends mon cœur qui bat, il chante doucement, comme cela, tout bas. Suis-je heureuse ? Non pas spécialement, mais l’appel de la nature est si séduisant… Je passe négligemment ma main diaphane dans mes cheveux, et mes paupières lavande se ferment sur mes prunelles saphir. Je pousse un soupir de bien être, et l’ombre d’un sourire pointe bien vite le bout de son nez sur mon minois opalin. Je sens déjà mon visage éblouissant s’ouvrir et s’armer de cordialité tandis qu'une légère grimace admirable s’étire sur ma bouche sans défauts. Seuls mes yeux semblent rester prudents et vont d’un endroit à l’autre, sans jamais vouloir se fixer sur un objet. D’une démarche fluide et souple, je continue ma lancée en suivant un ardu chemin.
Ainsi font, font, font
Les petites marionnettes,
Ainsi font, font, font
Trois p'tits tours et puis s'en vont.
... Je marche comme un félin, aussi vive qu’une panthère et je me sens aussi fière que la rivière et libre comme l’air. Ma tête dodeline dans un mouvement fascinant et mes escarpins s’engouffrent sur un sentier en forme de ruban effilochée. Mon ouïe s’ouvre agréablement pour percevoir le chuintement de mes pieds contre l’asphalte et les cris sporadiques des geais. Je m’enfonce au cœur du National Park, passant devant des cyprès, des ifs et des érables selon moi. Je me sens ravie, et mes pieds chantent la mélodie de mon organe vitale en continuant de sauter gracieusement sur l’herbe tendre. Quelques feuilles au loin retournent mollement à la terre, et je sens mon corps en vouloir faire de même. Je cours, je vole jusqu'à un arbre effondré qui s’appuie contre le tronc d’un de ses congénères créant un petit banc abrité à quelques pas du sentier. J’enjambe les fougères et je m’assois prudemment dessus. Puis, dans un geste entendu, ma tête s’appuie paresseusement contre l’arbre. Un soupir d’aise s’échappe de mon bouton de rose que forme ma bouche.
Et elles danseront
Les petites marionnettes,
Et elles danseront
Quant les enfants dormiront.
... Un bruit. Mes yeux d’un bleu ciel s’ouvrent brusquement et vagabondent sur le paysage verdâtre. Un fin sourcil s’arque sous la surprise lorsqu’une forme s’approche de ma belle personne. Qui est-ce ? Le regard brillant d’excitation, je me forge un masque de porcelaine, excluant toutes sortes de sentiments. Je n’aime pas les inconnus. Ils sont gênants, surtout lorsque ma timidité reprend ses droits. Je passe mes douces mains dans mes boucles caramel, histoire de reprendre constance, avant de lâcher d’une voix affable et mélodieuse, pareil à un chuchotement.
- « Je vous souhaite bien le bonjour inconnu dérobé à la clarté du soleil … »
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| | | | Enrik Crawford
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| | Sujet: Re: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Dim 27 Avr - 5:06 | |
| Une mauvaise nuit...? Non... Pas vraiment. Pour une fois, Enrik n'avait pas fait de rêve. Du moins, ne s'en souvenait-il pas à son réveil... Ne pas en faire était aussi effrayant que son opposé. Qu'avait-il donc...? Depuis quelques temps déjà, une sorte de stabilité émotionnelle s'était installé en lui. Un calme... Un calme incertain, bien entendu, mais dont les effets le bouleverseraient jour après jour. De la colère, il en avait toujours, quelque part, en stock. Elle, elle n'avait pas disparu. Mais que lui était-il donc arrivé? Il avait acheté un petit jeu éducatif pour son frère. Objet multicolore, dont il avait oublié le nom aussi rapidement qu'on lui avait donné. Evan avait-il un effet sur son tempérament? Apparemment, oui. Lui... Et Angela? Hum... Elle réveillait une part d'ombre et de lumière...
C'était son téléphone qui l'avait réveillé ce matin là. Le directeur de l'orphelinat le prévenait que son frère allait mal. Pourquoi? Aucune idée. Il se surprit lui-même... Il y alla aussitôt, répondant à l'appel non pas de l'homme mais de l'enfant. Il retrouva Evan, prostré dans un coin, pleurant en enlaçant Frimousse, son ours en peluche favori. Celui là même et tout chiffonné que lui avait donné Enrik, à sa sortie de Géolia. Il s'approcha doucement du petit... Qu'allait-il pouvoir lui dire? Devait-il utiliser les pouvoirs sur lui également? L'idée le rebutait... Il faut vivre certaines choses désagréables afin de s'endurcir. A cette pensée, Enrik eut un mouvement de recul. Car, dans sa logique, sa présence même obstruait son raisonnement. Mais voilà qu'Evan le voit, court jusqu'à lui et se jette dans ses bras. Il n'a pas envie de le repousser et l'enlace tendrement.
"Qu'est-ce qu'il y a?"
L'enfant ne répond pas. Lui a le droit de ne pas le faire... Quand on devient adulte, on doit trop souvent donner des raisons à son comportement. Enrik le jalouserait presque. Puis s'attendrait lorsque l'Evan souffle un petit "Rik..." dans le creux de son oreille. Cela le fait sourire. Comme si l'ombre qui hantait son existence était passée. Plus rien n'a d'importance. C'est le genre d'effet que lui procure ce petit bout de chair fragile. L'Elu demande à l'enfant s'il veut sortir. Oui... Ils iront faire un tour tout les deux... A l'endroit de son choix. "Le parc..." Mauvaise réponse. Mais Enrik a promit. Face à tout ce qu'il avait eut à affronter, ce sera donc un enfant de huit ans qui le fera vaciller. C'est en le rencontrant que sa véritable vie d'adulte a commencé, mais cela, il ne s'en rend pas encore compte. L'autorisation de sortie d'Evan fût rapidement obtenu. Le directeur savait qu'il doit garder le secret... et laisser du temps au jeune homme d'assumer son rôle de parent. "Parent"...? Enrik...? Dis comme cela, on pourrait croire à une mauvaise blague.
Une fois arrivés aux abords du parc, l'enfant se met à courir. Après tout et rien. Après le vent, après un groupuscule de pigeons. Sait-il seulement qu'ils sont irréels...? En tout cas, Enrik n'a pas envie de le contredire dans son monde imaginaire. Pas pour le moment en tout cas. Il le suit, de près. Le surveille, du coin de l'oeil, sans pour autant reconnaître toutes les limites à ne pas franchir. Il sait que les autres membres de son équipe ne seront pas là, mais à l'entraînement. Pour les autres...? Et bien... Il aviserait. Voilà qu'Evan fait une rencontre, sautant à proximité d'une inconnue puis s'en avançant doucement.
"Evan!"
Enrik fit de grandes enjambées pour, le plus rapidement possible, rattraper l'erreur du petit malin. Celui-ci sourit. Comme à son habitude. Mêlant instinctivement la malice à l'innocence. L'élu l'entoure de ses bras et le fait reculer.
"Bonjour.", dit-il rapidement à la jeune femme. "Désolé pour l'intrusion, vraiment..."
Lui-même ne supportait pas d'être dérangé dans un moment de tranquilité. Et c'est tout à fait ce que le park offrait. Pourtant... Il souriait en réponse à Evan. Il ne pouvait pas toujours s'en empêchait. Sa froideur n'avait plus vraiment lieu d'être en sa présence. Surtout que... Elle était complètement inutile. | |
| | | | Dakota Bryan
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| | Sujet: Re: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Dim 27 Avr - 14:57 | |
| ... « La vie est pleine de surprise. Attrape-les lorsqu’elles voltigent autour de toi, ou laisse-les périr aussi facilement qu’elles sont venus … Laisse penser et frémir ton âme pour tendre vers les bons choix. » Voilà ce que m’expliquait ma mère de Géolia de sa voix douce et mélodieuse. Les surprises étaient partout et on pouvait marcher adroitement dessus comme sur un verger après une tempête. Puis bientôt la petite personne que j’avais prise pour un adulte s’approcha de mon petit coin de paradis. Il portait une petite bouille adorable, et mon cœur se sentit fondre. Que faisait un enfant si attachant par ici ? Mon interrogation fut très vite contentée lorsqu’une voix basse et séduisante résonna dans l’air pur du parc. Ainsi ce petit bout s’appelait Evan, et il possédait un ange gardien qui veillait sur lui. J’en fus émue. Puis le plus âgé s’excusa d’une façon rapide, tandis que le poupon qu’il tenait entre les bras me regardait en souriant.
...Mes belles prunelles d’un bleu étrange se posèrent sur le petit garçon, et un sourire éblouissant se dessina sur mes lèvres rosées. Le petit bambin ressemblait à une sucrerie aussi naïve et enfantine que ses grandes billes rieuses. Il était adorable, et sa petite frimousse avait réussi à abattre agréablement les barrières de ma timidité. Toute cette candeur m’emmenait vers de sombres horizons où l’innocence s’amusait à titiller mes pensées profondes.
-« Dis maman, pourquoi les nuages ne se laissent pas attraper ? Maman ? Et puis pourquoi, ils font des jolies formes dans le ciel ? Je veux les mêmes jouets, maman ! »
...Un rire sonore s’échappe des lèvres de ma mère. Aucun doute, elle s’amuse beaucoup, tout en laissant le soleil lui léchait la peau d’une agréable façon. Sa peau se teinte de miel et d’ivoire, tandis que je laisse mes saphirs vagabondaient dans l’immensité du toit du monde. Tout est si beau, les masses cotonneuses roulent sur l’océan bleuté tandis que ma petite main de chérubin essaye de les attraper. Je saute, je tape du pied, mais rien n’y fait, ces nuages sont taquins et ne veulent pas me rejoindre. Je renifle d’une façon peu élégante. Je suis vexée et je tambourine la cuisse de ma mère d’un point rageur. Les lèvres de ma génitrice se pincent en une ligne mince et se penche vers moi, menaçante. Toute trace d’humour s’est évaporée de son minois, et je sens la peur s’engouffrait dans mon corps. Paradoxalement, mes billes aussi bleues que des petits morceaux de ciel rencontrent ses iris où des petites lumières de malices dansent un ballet fascinant. Elle pose son doigt frais sur mon visage avant de me chuchoter.
-« Tu es trop impatiente Dakota, mais tu t’y prends mal …Si un jour tu souhaites flâner avec la brume, alors fermes tes yeux et rêve … »
...J’ai l’impression de revenir en enfance et mes traits s’ouvrent comme un bouton de fleur, laissant mon regard pervenche détailler doucement ces deux hommes. Le plus grand possède d’affriolants atouts mais une petite voix me met en garde. N’ai-je pas déjà vu son visage quelques part ? Nullement vexée par cette intrusion, je me sentis même répondre d’une voix ressemblant à un murmure joliment affable.
-« Oh ! Vous ne me dérangez guère…Evan à l’air adorable ! Alors ne le réprimandez pas, s’il vous plait … »
...Attendrie par ce petit chou, mes longs doigts diaphanes attrapent habillement un carré de chocolat dans ma poche. Oh, oui, je l’avoue, je suis très gourmande, et j’ai encore gardé cette âme d’enfant malgré tous les meurtres que j’ai pu commettre par mégarde. Je soulève mon visage de poupée de porcelaine et rive mon regard flamboyant dans celui de l’élu, avant de lui demander dans un frémissement à peine perceptible accentuant ce côté effacée qu’est le mien.
-« Je peux, ou les inconnus ne sont pas habilité à ce genre de présent ? D’ailleurs, je me présente je me nomme Dakota. » | |
| | | | Enrik Crawford
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| | Sujet: Re: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Dim 27 Avr - 22:27 | |
| "Tu as de la chance!", fit Enrik en regardant le petit garnement. Sourire aux lèvres, encore, et d'une voix qui se voulait autoritaire. Il sent la main de l'enfant se resserrait sur la sienne. Encore un de ses contacts gratuits, qu'il se permettait. Il s'assit ensuite dans l'arme, abandonnant brièvement la chair pour se concentrer sur l'une de ses grandes passions : le chocolat. A question de la demoiselle, l'élu leva les yeux au ciel, alors que ceux d'Evan, interrogateurs, se posaient sur lui. Il aimait bien faire cela, il faut l'avouer. Sans se montrer cruel, par contre, mais il tentait de se convaincre qu'il pouvait, de temps à autre, incarner cette image de l'adulte sûr et fier. Peine perdue pourtant...
"Hum... Je ne suis pas sûr qu'il le mérite.", commença-t-il à répondre, joueur.
"Moi, c'est Evan." , intervint l'enfant, dont les pupilles ne cessaient de grandir face à l'objet de son désir. "Si te plaît, Rik... Si te plaît."
"Hum... Juste un carré, alors."
Evan, après avoir reçu le chocolat, y planta immédiatement ses dents. Son visage parut, bien que cela puisse être difficilement imaginable, s'illuminer encore plus. Une véritable source de lumière... S'il avait un pouvoir? L'élu ne s'en était pas rendu compte, si c'était le cas. Peut être... Peut être pas. En fait, cela n'avait aucune importance. Et, il fallait mieux que cette question ne trouve pas de réponse : tout été déjà assez compliqué à gérer. Les mensonges, qu'il inventait face à ceux de son équipe, lui étaient désagréables, pour le moment, sans réellement lui pourrir la vie... Mais avec le temps et un frère hybride, par exemple, la situation pourrait devenir chaotique... Comment Enrik pourrait-il supporter de laisser son frère entre les mains de la WHC? Non... Pour lui, il espérait autre chose.
"Merci, Dakota.", dit-il brièvement à la demoiselle. Les enfants ont le don de se souvenir des choses primordiales. Un prénom... Un moment... De plus, celui-ci émanait une douceur presque tactile, tant elle était omniprésente.
"Je me prénomme Enrik.", amorça l'adulte, en tendant l'une de ses mains vers la jeune femme. Elle non plus... Elle n'avait pas pu résister à Evan. L'élu s'en sentit presque soulagé. "Mon... ami, ici présent, est un vrai petit ogre! N'oublies pas que l'heure du déjeuner approche et que tu as déjà pris un repas ce matin."
Vous croyez que cette remarque avait marqué Evan? Mais nullement, nullement... Il s'était plutôt allongé dans l'herbe, à côté de Dakota et regardait le ciel. Il ferma un oeil à tour de rôle puis demanda :
"Pourquoi c'est bleu?"
Vivacité et intelligence... C'était plutôt un bon trait de caractère. Du moins, quand on avait son âge. Il questionnait sur tout ce qui l'entourait. Sans pour autant demander qui était celui qui lui rendait fréquemment visite. Il devait bien avoir des doutes... Quand à savoir lesquels.
"Et bien... C'est grâce à Trinité, la bienfaitrice. C'est elle qui a recréé un parc, tel qu'il existait auparavant. A cette époque,...", dit-il en posant ses genoux à terre. "Le ciel avait cette couleur à cause de la diffusion de la lumière solaire par l'atmosphère. Sans elle, nous n'aurions à faire qu'à la noirceur d'une nuit sans fin, ainsi qu'aux étoiles... Ou quelque chose dans le genre."
Il s'était reprit à la fin de sa phrase, prenant conscience de la complexité de ses propos. Il passa une main à travers ses cheveux bruns avant de regarder Dakota.
"Ils ont de ces questions à cet âge... Si chez un adulte, cela peut passer pour un vice, chez lui, il semblerait que se soit un signe d'ouverture au monde, vous ne trouvez pas?" | |
| | | | Dakota Bryan
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| | Sujet: Re: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Ven 2 Mai - 21:12 | |
| ... Comme un souffle les grosses masses cotonneuses se promènent dans l’immensité du ciel et semblent animées d’une conscience propre. Elles forment délicatement les images libres de notre rêverie et s’amusent malicieusement avec la brise, en formant d’agréables girandoles de poussières blanches. Ces masses d’argents nous narguent du haut de leur piédestal en semblant murmurer : « Alors, tu ne viens pas nous chevaucher ? Tu ne veux pas t’amuser ? Oh, les humains sont vraiment trop barbants ! »
... Lors de la question du petit bonhomme mes yeux aussi bleu que la voûte qu’il contemple, se lèvent d’un même mouvement et se perdent dans toute la grandeur du monde. Tu as le cœur bien accroché et tu veux monter au dessus d’une planète ? Agite tes doigts et attrape ce nuage duveteux. Allez, file au gré du vent ! Allons voir la beauté, vite, file nuage du beau temps ! Dans un mouvement presque identique de la nouvelle génération j’apporte un morceau de chocolat entre mes lèvres rougis par le vent et écoute distraitement les paroles qui s’échappent délicieusement de la bouche d’Enrik. Puis je me penche vers le petit Evan et lui offre un sourire sucré dévoilant mes dents ivoiriennes.
-« Enchantée petit Evan. Tout le plaisir est pour moi si cette friandise te plait ! J’avoue avoir gardé une âme de petite fille… »
... Énonçais-je d’un ton veloutée, mon œil droit se fermant dans un malicieux clin d’œil, tandis que ma longue main diaphane ébouriffe tendrement les boucles du petit homme. Je me sens bien plus à l’aise avec ce garçonnet qu’avec un adulte. En face d’Enrik je me sens toute petite, et ma timidité naturelle revient au galop. Le cheval fuyant attrape de ces doigts rusés mon cœur qui bat follement et l’enferme dans une cage effarouchée. Comme à mon habitude j’ai envie de courir et de ressembler à la reine des glaces, mon minois caché sous un ample masque de solitude et de froideur. Je me force à rester naturelle et à ne pas prendre mes jambes à mon cou. Pourquoi les inconnus me font-ils souvent cet effet ? Je n’étais bien qu’avec les Dzetas, et je le comprenais maintenant.
... Au loin dans mon corps, je sens ma capacité s’agiter férocement, elle pousse des hurlements d’effroi à me faire pâlir de peur. Elle veut que je me lève, saute habilement de branche en branche pour ressentir pleinement la liberté me fouetter le visage. Je sens un frisson me parcourir le dos en de subtiles caresses et je reste de marbre. Je ne bouge pas, je ressemble à une statue ancienne de Grèce, regardant droit devant elle avec toute la détermination et la grâce possible.
-« Ravie de vous rencontrer également Enrik. Votre ami est adorable ! »
... La main de mon interlocuteur s’approche de ma peau d’albâtre, et j’hésite une seconde. Dois-je lui attraper la main et le saluer comme il se doit, ou dois-je tout simplement l’ignorer ? Ces contacts d’épidermes depuis mon retour à la bulle m’ont toujours rebuté ardemment. Après tout n’étais-ce pas en serrant la main d’une jeune dame que j’avais tout simplement pulvérisé son cœur, qui s’était affolé sous l’aride chaleur ? Oh oui, je me contrôle maintenant, mais la peau d’autrui est terrifiante. Bien plus alarmante qu’une araignée, qu’un clown sauvage, qu’un détraqueur en pleine forêt, bien plus inquiétant qu’un spectre animé de sombres desseins et qu’un serpent vociférant de sa langue sifflante : Je vais te mordre mon petit, allez approche toi …Encore un petit peu. Ah ! Tu t’ais fais avoir. Ressens-tu mon venin s’emparer petit à petit de ton corps ? Oui, c’est bien, je ressens doucement le voile de la mort t’envelopper …
... Puis adroitement ma petite main de femme attrape celle d’Enrik dans un geste amical et polie, avant de la retirer aussi vive qu’un papillon éphémère et effrayée. Son prénom tique dans mon esprit mais je n’en saisis pas le sens. Avais-je déjà entendu ce nom quelque part ? Peut être, je n’étais sûre de rien …Ma mémoire n’était que sélective je devais l’avouer. Aussi intéressée qu’une élève en plein cours un mercredi après midi d’un été plaisant, j’écoute rêveusement l’explication de l’Elu et rajoute étourdiment.
-« Ou alors, peut être est-ce un peintre espiègle qui a décidé de son air mutin de colorer ce ciel qui était si terne à l’aube de notre naissance ? Pour que nous puissions rêver en toute occasion dans cet océan bleuté ? »
... Je ris et penche la tête malignement sur le côté, avant de répondre astucieusement à Enrik.
-« Oui vous avez raison, il semble être très intelligent votre petit Evan. Un futur petit prodige ? »
... Je ris doucement une seconde fois, et attrape d’autres bouts à la douceur chocolatée. Aussi vive qu’une anguille, je cache la gourmandise dans la poche du petit Evan en lui murmurant un vague :
- « Chut, c’est un secret entre toi et moi Evan, déguste bien ! »
... Puis comme si rien n’était, je transforme mon petit visage de poupon en un masque de naïveté et d’innocence avant de lancer doucereusement à l’alpha, tout en lui offrant un léger sourire timide qui colore mes joues d’un obscur voile carmin.
-« Vous semblez être très attaché à Evan. Vous le gardez à vos heures perdus pour soulager ces parents de ces judicieuses questions ? » | |
| | | | Enrik Crawford
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| | Sujet: Re: .: D’éphémères Plaisirs :. [Libre] Dim 4 Mai - 1:33 | |
| Enrik fût quelque peu stupéfait par la réponse de la demoiselle. Il ne la trouvait pas idiote, ni inappropriée - peut être, d'ailleurs l'était-elle bien plus pour un enfant de cet âge. Oh là... Ca sent le mal de crâne... Gardant toujours un oeil sur le petit tout en écoutant Dakota, il se mit à sourire en entendant sa question. Un prodige? Evan...? Aucune idée. Dans le monde ancestral, ce petit aurait eu des tonnes de possibilités, des myriades de rêves pouvant être exaucés : être astronaute, archéologue, acteur, ophtalmologiste ou peut être réalisateur, comme avait voulu l'être Enrik. Il était dans cette période où, même si elles nous paraissent grandes, on a envie de déplacer les montagnes. Et de danser parmi les étoiles. On veut voler, marcher sur l'eau et tant d'autres choses qui viendraient, plus tard, se frotter aux remparts ainsi qu'aux détecteurs de rêves meurtriers de l'univers adulte. Mettre tout de côté et mieux faire connaissance avec l'enfer. Parce qu'il vaut mieux abdiquer au plus tôt... Pourtant, pourtant... Dakota ne semblait pas dans ce cas. Légère, elle semblait plus frôler les lieux plutôt que de vouloir y faire acte de présence. Ca n'était pas désagréable. Loin de là. Tant de personnes, certaines de leur importance, faisaient leur possible pour qu'on les remarque et, surtout, qu'on les mette en avant. Donc... reprenons :
"Un prodige...?", commença Enrik en laissant une de ses mains farfouiller dans ses cheveux. "Je ne sais pas... Peut être. En tout cas, il fait preuve d'une imagination prodigieuse, bien que moi à son âge."
Il la laissait faire quand elle lui redonna un morceau de chocolat. Il en aurait bien prit un bout d'ailleurs... Tandis qu'il regardait le petit s'acharner sur la seconde friandise, Dakota lui demanda cette fameuse information : quel lien unissait l'enfant et l'adulte... Aïe. Evan était juste là en plus...
"Non... En réalité, Evan est à l'orphelinat. J'y suis allé plusieurs fois... Pour travailler et j'ai fini par m'attacher. Non... En fait, c'est mon petit frère et je fais mon possible pour gérer ses crises de larmes ainsi que ses caprices. C'est assez difficile, même si ça arrive plutôt rarement. Il est génial. Je ne trouve que ce mot pour le définir en fait. Nos parents sont tout les deux morts, alors... C'est à moi de veiller sur lui."
Bien sûr qu'il n'avait pas répondu cela... Mais il s'était imaginé le faire, restant immobile, les yeux dans le vide pendant quelques instants. Il regarda Evan, en train d'essayer de mettre un cadre au ciel, à l'aide de ses doigts, puis replongea ses yeux clairs, dans ceux saphirs de Dakota.
"Pardon..? Vous disiez...? Excusez moi, j'ai été distrait. Si je le garde? Oui, c'est cela. Je rends service, en quelques sortes."
Il commença à se relever. Il allait être temps qu'il le ramène. L'enfant n'était pas de cet avis.
"Y'a des moutons plein le ciel..."
Enrik leva alors les yeux, souriant. Il mit une main sur son front, afin d'épargner de ses yeux le soleil et regarda quelques instants, en silence. | |
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