Escapade Nocturne [Aileen]

*Souvenir d’un bonheur passé … Douleur de moments marqués par un désespoir grandissant. La nuit est enfin tombée. J’attendais cet instant avec délice. Chacun de mes sens est en alerte. J’aime ce parfum de la mélancolie du jour consumé. Je m’abreuve une seconde de la joie réveillée aujourd’hui, à travers le regard enfantin d'une petite fille, heureuse qu'on s'intéresse simplement à elle; et du désir provoqué par un désir insatiable de ce mot qu'on nomme Justice. Au loin, résonne le couché de la ville, qui bientôt s’éteindra partiellement dans l’obscurité impénétrable de cette nuit sans lune. Je chéris cet instant … L’heure à laquelle aucune âme qui vive ne peut me priver de cette délectation primitive qui est en chacun de nous … L’étreinte céleste de l’étoile et de sa sœur s’achève enfin. Je peux sortir d’une lenteur quotidienne et répétitive, et plonger dans cet univers nocturne où le borgne est roi; où seul la lune déverse son aura, faible, semblable aux prémices des rayons solaires de l’aube. Et c'est alors, tel un félin en quête d'une décision, que je me faufile à travers la surveillance du SHP, l'écosystème de Trinité...*

Une silhouette gracile et agile se mit alors à se mouvoir dans l'ombre de l'obscurité, esquivant les regards hagards des agents de sécurité de la WHC. Les risques étaient démesurés, mais le jeu en valait toujours la chandelle pour la demoiselle en quête de ses origines. La liberté semblait coulait dans les veines de l'élue, telle une ligne de conduite qu'elle se serait fixée, brisant les règles et les préjugés pour atteindre un sentiment de parfait contrôle. Animale ? Peut être. En quelques sortes du moins, comme un sentiment irrépréhensible et incontrôlable qu'on ne peut jamais entièrement assouvir, et qui nous ronge lorsque nous ne lui obéissons pas.

Svelte et gracieuse, sa marche vers son Eden s'avéra semée d'embuche, comme à chaque fois. Cette univers inconnu de la jeune génération, est celui de l'aventure, du sauvage. Pour un habitant de la Bulle, il est effrayant de rencontrer pareils chef d'œuvre de la nature, des animaux étranges et farouches aux yeux immensément grands, et pourtant si tristes, comme si mère nature avait mis en eux une ébauche de sa souffrance...

Enfin, Casey stoppa son périple, ayant finalement rejoint une sorte de source, d'où un mince filet d'eau coulait des rochers, formant une cascade miniature, paysage irréaliste lorsque l'on imagine le monde de métal qui constitue la Bulle... La jeune femme s'assit alors un instant, caressant la froideur de la pierre comme un amant de qui elle serait trop longtemps séparée. C'était une sorte de délicat retour aux sources, auquel elle s'adonnait chaque nuit lorsque le temps le lui permettait...

Aileen... Du grec 'hélé', l'éclat du soleil... Nos parents nous affublent d'étrange prédestination. D'abord vécue comme l'électron qui changera, par son impulsivité et son goût du jeu, une part de votre vie, la créature devenait bien vite le pire des cauchemars. Comme si, à trop vouloir observer le soleil, on finissait par se brûler les rétines. Et ce n'était pas le pire qu'il pouvait vous arriver. Non... Le pire est toujours à venir. L'humanité l'a déjà démontré. Formidable argument de la troisième guerre mondiale et de ses radiations!
Sous la lune, matriarche du ciel nocturne, des étoiles et des êtres qui foulaient le sol durant son règne, Aileen se sentait plus libre que jamais. L'astre était telle une protection invisible, bénissant ses actions ou préférant fermer les yeux et laisser une de ses enfants agir à sa guise. Car, comme elle, la demoiselle était changeante et pouvait se montrer terrible. Mais toute tempête éprouve le besoin de se calmer. Pour mieux se recentrer. Elle rêvait d'un jour détruire le halo protecteur de l'humanité. Histoire de lui ôter son auréole... Une bonne fois pour toute! Un court moment de silence dans le chaos qu'elle amenait... Sans le savoir, Lilith allait venir à la rencontre d'Eve. Assise à l'intérieur d'un camion de nettoyage, rien de bien reluisant, mais presque seul moyen d'entrer dans le Jardin, où on lui avait interdit l'accès.

*Comme une chiffonnière*, pensa-t-elle.

Comme une rien du tout. Le camion s'arrête et elle sort directement. Sans remerciement. A part, peut être, celui de laisser en vie ceux qui l'avaient amenés là. Cadeau plutôt grandiose, vous ne trouvez pas? Voilà que l'Ange déchu peut enfin déambuler à travers arbres et buissons, dans une demi-pénombre. Toujours prédatrice, elle marche avec lenteur et observe les environs. Être seule ici serait un tel luxe! Vivre ici... Non... Lilith avait souillé le ciel et il ne lui pardonnerait pas. Elle savait qu'elle n'avait plus sa place dans ce Paradis. En fait, elle ne l'avait jamais réellement eu. Mise à part cette fois, lorsque son père l'y avait emmené. Toute une journée. Il avait sourit, même. Elle s'en souvenait encore. D'ailleurs, cela fit apparaître un sourire sur ses lèvres. De tristesse? Absolument pas. Et puis, Aily avait donné à son père la part de la dot qu'il méritait. Encore un cadeau... Comme elle pouvait être généreuse! Eve ne tarda pas à faire son apparition. Pour d'autres, sa posture aurait pu paraître hiératique. Mais l'enfant des ténèbres ne peut qu'avancer : c'est ce qu'il arrive quand on a... comme un goût de sang dans la bouche. Quand on a déjà tué et que l'on est tout à fait prêt à le refaire. Elle ne se cache pas et arrive dans le dos de celle qui ne peut être qu'une ennemie. Qu'elle la connaisse ou pas n'a aucune importance puisqu'Aileen est une belligérante. Arrivée à un ou deux mètres, elle dit, presque gentiment, mais surtout avec ironie :

"Tiens... Que vois-je? Une nouvelle plante parmi le roc et la source? Peut être même qu'elle parle..."

Peut être même qu'elle est carnivore...

Aily eut un faux geste de recul lorsque l'autre jeune femme parla. En posant une main sur le haut de son buste, mimant l'effarement, pur et simple. Son expression le confirmait : elle semblait être en extase qu'un végétal puisse utiliser le langage. Bien... Elle n'aimait pas converser, ou se battre, avec quelqu'un qui ne montrait pas un minimum de jugeote. A la fois femme et enfant, elle releva légèrement la tête.

"Il faudrait espérer qu'elle morde fort... Ce dont je suis loin d'être sûre."

Les mots étaient donnés sur un ton de défi. Et d'amusement. Un sourire les accompagne avant qu'elle ne se mordille la lèvre inférieure. Un léger crépitement de feuilles d'arbres dérobe l'instant de silence à la fin de sa réplique. La protagoniste ne lui en ait pas gréé, et, alors que la brise redescende pour mieux faire doucement virevolter ses cheveux, elle avance encore d'un pas. Son interlocutrice sait donc parler, en tout cas, certaines émissions extérieures vont dans cette voie, mais sait-elle crier. Très consciencieuse, elle veut vérifier. Aucun mouvement extérieur ne démontre qu'elle utilise son pouvoir. Mais celui-ci agit, bien évidemment. Et, elle n'y va pas de main morte. Grâce à la lumière lunaire, son adversaire verra ce qu'il arrive vers elle : un mur quasiment transparent, approchant à vive allure. Sinon... Il soulève les feuilles et force l'herbe à s'incliner.

L'envie féroce de détruire se fait d'autant plus ressentir. Elle marche en demi-cercle autour de sa proie, comme une louve aux aguets prête à bondir. Une vraie promenade dans les bois! Elle hésitait... Petit chaperon rouge ou Ange...? Deux surnoms pas forcément indistincts. Aily adorait en donnait à ceux et celles qu'elle rencontrait, montrant encore et toujours qu'elle dédaignait leurs prénoms et préférait grandement leur attribuer une place bien spécifique par rapport à elle. La brise avait commencé alors autant continuer de rompre le silence. Avec des cris... Quelle plaisir! De plus, les visages féminins fins, dénotant un certain angélisme l'horripilait - le pseudonyme était trouvé... En même temps, dans l'univers de la demoiselle, il n'était pas difficile de devenir sa cible. Vos petits riens faisaient ses tout, en quelque sorte. Loin d'être illogique, elle trouvait toujours une raison de défier, de combattre, de faire souffrir. Chez certaines personnes, cette envie est innée. C'était certainement le cas de la Créature.

"Première leçon : on s'abîme partout, mon ange...", dit-elle en ouvrant les bras. Elle s'approcha rapidement et la saisit à la gorge plaçant, tout à fait violemment, contre le tronc d'un arbre avoisinant. Son don était son arme, son amie, sa compagne. Non pas une partie d'elle, mais une composante fidèle et crueulle... L'avoir ne l'empêchait tout de même pas de se salir les mains. Aussi, même à cette proximitié, elle comptait utiliser sa capacité, histoire de voir si la demoiselle allait entonner "Carmen" pour elle. Aily ne savait même pas à qui elle faisait face, pas qu'elle avait besoin de le savoir... Enfin! Elle n'était pas Scorpion pour rien. Elle cherchait à croiser le regard de celle qu'elle enserrait, pour mieux observer les effets de son pouvoir sur elle. Puis, elle commença à développer un champ de force autour d'elle... destiné à blesser son interlocutrice, bien entendu.

C'était si sournois, et pourtant si prévisible. Tout en elle respirait la mesquinerie et la déconvenue, tel une catin des temps modernes, même son parfum était aussi las qu'un linge usé par des mains trop baladeuses. Casey ne vacillait aucunement, même son regard d'ambre ne paraissait pas prendre la peine de bouger pour cette créature. Combien de femmes avait elle rencontré ? Ce nombre incalculable était presque aussi grand que les copies de ce démon miniature qui se tenait à présent devant elle. Si toutefois elles s'étaient rencontrées en ville, elle lui aurait tout bonnement fausser compagnie, tel un félin impétueux et sauvage, nullement impressionner par ce loup médiocre qui recouvrait cette très mauvaise comédienne.

Ses traits étaient étrangement étirés à la manière d'un enfant, ce qui piqua Casey, horrifiée à l'idée que cette *petite pimbêche* puisse partager un caractère commun avec elle. L'élue en avait presque la nausée, et elle ne se privait pas d'afficher ce dégoût auprès de sa destinataire. Ses prunelles mordorées redessinaient ses traits insolents, ravagés par des sentiments trop forts pour pareil visage, et si les siens étaient serte trop angélique, les siens étaient affreusement saccagés. Si un jour elle avait eu un cœur, Casey aurait parié qu'elle devait être une jeune femme magnifique.

Et puis... Elle dérapa... La donzelle n'esquissa aucune résistance, laissant à son agresseur l'erronée impression qu'elle allait gagner la partie. Seulement, elle accéléra l'allure de son petit jeu, et dévoila ainsi son pouvoir à l'élue, dont les lèvres s'étirèrent dangereusement en un sourire froid et sadique, lui donnant un avantage certain.

"Tic tac tic tac ... Entends tu le temps qui s'écoule ? Il se moque de toi et de ton inconscience mon souriceau..."

Mais le champ de force qui se créait autour d'Aileen commençait à s'attaquer à l'ensemble du corps de Casey, qui se contractait sous l'action de ce don mesquin. Elle voulait jouer, elle allait déguster... Ses iris virèrent brutalement, passant de l'azur au noir de geais, jurant avec la pâleur de ses joues. Sa crinière vermeille s'éveilla anormalement, virevoltant à la manière de flammes indomptables jouant dans l'obscurité de la nuit. Les doigts d'Aileen furent irrésistiblement contraints à délaisser le cou de l'élue, brisant la mortelle étreinte du ce petit diable.

"Méfie toi des apparences mon ange, tu risques d'y perdre tes belles plumes..."

A présent séparer de cet étrange protagoniste, Casey concentra son don, prête à se défendre, mais néanmoins pas dénuée de tout sentiment offensif...

Amusée. Tout simplement. Aileen éclata de rire en réponse à la dernière réplique de la demoiselle. Une élue... Bien. Avec un pouvoir télékinésique. Voilà qui était noté. Que l'on sache... Rien n'indiquait réellement qu'elle était le don de la Créature... Pourquoi? Parce qu'une personne ayant le don de la très divertissante Eve pourrait être capable de mettre un place un tel 'mur'. Mais... Passons. Aileen riait donc. D'abord enfantine, sa voix se fit plus grave... Comme issue des profondeurs de la terre. Une grotte sombre, où sommeillent les pires esprits. Un de ses pieds frappa contre le sol. Le silence et... des pans d'herbes et de pierre explosèrent autour du corps de l'ange, bien décidé à la blesser. Là... D'accord... Aileen avait le pouvoir de créer des ondes de choc. Le pire étant qu'elle le maîtrisait à merveille, ainsi que la mise en plan d'un champ de protection ou d'ondes électromagnétiques. Allait-il encore évoluer...? Elle en repoussait les limites dès qu'elle en avait l'occasion. Elle le faisait jusqu'à l'épuisement total. Jusqu'à - parfois - sombrer dans un état léthargique. Mais là, aucune crainte : la belle sortait d'une dizaine d'heures de sommeil et était tout à fait en forme.

*Remember what I said when you're asked for help... Remember what I said...*

Son air méphistophélien reste inchangé. En partant de ses escarpins ébène, deux fissures se dessinent dans le sol, effet direct de son pouvoir. Elles formaient deux tentacules ou deux blessures, selon la manière dont on l'apercevait. Aily aimait laisser des cicatrices. Des traces de son passage. Même dans l'endroit qu'elle trouvait être le plus beau de ce vaste monde. Elle ne l'avouerait pas, ou très brièvement. Privilégiant plutôt son attrait particulier pour les ruines des villes. Elle posa doucement ses mains sur ses hanches, en redressant la tête. Ses lèvres se firent noires et son teint fût parsemé de zones bleutées, rendues grises avec la semi-pénombre. Elle avait dès lors un aspect presque inhumain, renforcé par un éclat dorée dans son regard. Un monstre. Comme ceux des contes qu'elle s'inventait parfois. Elle en était l'héroïne. La folle héroïne. L'indescriptible - puisque trop multiple - prédatrice. D'abord, elle avait d'abord "excercée" et puis... Elle se souvient parfois s'entendre dire, lorsqu'elle était revenue à Sydney : "Quelque chose d'horrible s'est passé en moi, et je ne suis pas tout à fait sûre du 'pourquoi'. Mes jours sanglants ont envahis mes nuits. Je me sens au bord de la frénésie meurtrière." Revenons à son face à face. Elle était une meurtrière, professionnelle de surcroît. Alors... Faire face à une jeune jouvencelle voulant faire preuve de zèle aurait eut tout pour l'ennuyer. Pourtant, elle avait su se montrer attrayante et promettait un spectacle inattendu et plutôt bienvenu, en cette soirée où Aily comptait simplement perpétuer une de ses activités favorites : déambuler.

{Promenons nous dans les bois ...}

Cette ritournelle effleura l'esprit de l'élue qui dissipait son ennui et son dégoût comme elle le pouvait. Ses pensées déambulant dans une étendue déserte, touchant le ciel immaculé de ce large chevalet que s'approprient les étoiles nuit après nuit, dansant dans un balais ininterrompu qui ne cessait d'émerveiller les hommes depuis des millénaires, et s'extasiant de ce regard enfantin qui faisait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui, un paradoxe. Vivant à travers les autres, s'imprégnant de leur émotion comme le ferait l'empathique, ou balayant d'un négligent revers de la main les fautes qu'il est possible de commettre, et d'éviter ensuite.

Quoiqu'il en fut, Casey ne perdant rien de ce regard onyx qui se fondait dans le sien, indifférente, et pourtant si cassante. Telle la rose à l'épine, elle n'avait nul besoin de s'exprimer, ses yeux le faisait pour elle avec une telle sauvagerie que même la peste fuirait. Mais ce parasite là était bien pire que la lèpre, bien plus sournoise que le pire des maux; glissant comme une vipère à la surface d'un monde qui devrait lui être interdit tant son âme est noire, si toutefois il s'avéra juste qu'elle en eut une un jour.

Qu'avait elle donc fait pour mériter pareil traitement ? Malgré les innombrables erreurs qu'avait commises l'homme, il ne cessait de s'abreuver de cette haine maladive et putride qui perce son coeur et y laisse les stigmates de l'enfer. Mais après tout, Elle, n'était pas humaine. Tout du moins, elle s'était égarée sur le chemin de la déraison, choisissant la mauvaise venelle au détour d'un carrefour de sa triste et misérable vie dont la seule ligne de conduite reste ce don que le Malin lui même semblait lui avoir offert...

{Pendant que le loup n'y est pas...}

Son rire n'avait rien d'amusant... Il submergea Casey d'une vague de pitié qui déferla sur la rive de ses émotions à la manière d'une mer déchainée s'attaquant à la plage de sable fin. Absente et sans contenance, l'élue la détaillait toujours, visiblement désabusée de cette sordide situation dont elle aurait bien esquisser la fuite, si son orgueil, si mince soit il, ne l'avait pas poussé à garder cette morveuse à distance, et la remettre à la place qu'elle méritait...

Ni pardon ni absolution dans un monde où Dieu a disparu, planqué sous les couettes alors que notre Terre meurt et que ses enfants hurlent leur souffrance comme le glas de sa funeste création. Mais trop apeuré pour le prendre en considération, il préfère ce voiler la face, oublier ses propres pêchés qui salissent à présent l'Eden, notre seule source d'espoir...

Elle en était le parfait miroir... Caché sous un loup d'horreur et de sadisme, elle n'était autre qu'une âme perdues parmi toutes les autres, cherchant un chemin à jamais effacé par le vent de la révolution. Casey aurait aimé lui tendre une main charitable, mais nul n'aurait pu accepter le repenti de pareille abomination... Pas même elle.

{Si le loup y était...}

Et l'ange déchu reprit un jeu enfantin et désuet, enfouissant ses traits dans le bain d'une folie qui lui seyait si mal. Et puis, comme si tous les enfants du destin s'étaient passés le mot, les nuages se mirent à pleurer de longues larmes blanches, emplissant l'atmosphère de cette délicate odeur d'été. Le noir qui maquillait les yeux de Casey glissa lentement sur ses joues diaphanes alors que ses iris ne perdaient rien de l'obscurité qu'elles abritaient. Levant ses mains, elle les observa un instant, comme perplexe devant la démonstration d'Aileen, et, comme elle s'y attendait, les premiers dés furent jetés. Les roches l'entourant se mirent à imploser, seulement, les éclats qui en résultèrent, rencontrèrent une seconde force, déviant leur trajectoire d'origine, esquivant ainsi la Douce dont les paupières closes déliaient l'origine de ce retournement de situation.

Seulement, ce fut un poil trop tard, et un silex vint glisser sur son visage, à la manière d'une enfant dérangée jouant avec un scalpel sur sa poupée de porcelaine dont la joue se mit à saigner. L'unique goutte carmin s'insinua sur sa peau, et perla sur son sein avant de disparaitre dans le décolleté de sa propriétaire...

Erreur...

{Il nous mangerait...}

Casey fondit sur Aileen à une vitesse vertigineuse. Sa longue captivité à la WHC n'était pas innocente à cette démonstration de force, ni sa résistance contre les Anglais dans Géolia, mais tout cela, son adversaire de jeu l'ignorait. Ses interminables journées destinée à inhiber toute pensée raisonnable allaient peut être finalement porter leurs fruits amers... Ses longs doigts fins enlacèrent le cou pâle de l'insolente, ses ongles glissant démesurément sur sa peau, y laissant par endroit les stigmates de son ennui grandissant face à la comédie de cette médiocre prestation. Et puis, on confirma sa pensée, son coeur battait sous sa paume; tambourinant l'artère de la succube, fermant à y faire parvenir le précieux liquide vermeille, si chaud et si indispensable, elle en avait donc un...

"I don't want to play..." lâcha t elle d'une voix suave et cassante ponctuait par un subtile accent irlandais.

De l'action d'Aily résulta... une bien pâle copie. Fleur du mal, issue d'un des terrains recouvrant les portes de l'enfer, elle s'était déjà frottée à plus d'ennemis que son adversaire, cela était certain. L'improvisation en est une preuve, même et surtout pour amener une défaite rapide (mais où serait le jeu dans ce cas?). Et... Ces marques qu'elle venait de lui faire... Comptait-elle entraîner la Créature sur un terrain boueux afin de continuer cet échange...? Parce qu'il s'agissait de cela et non d'un combat. Allait-elle ensuite lui tirer les cheveux? Et faire batifoler ses poings contre ceux, plus assurés d'Aily? Pourtant, pas une once de déception : à quoi s'attendre avec les Elus, ces viles colporteurs de mensonges? Rassurant la masse contre le désespoir qui ne devrait pas que la guetter mais, au contraire, l'emplir et auquel elle devrait s'abandonner sans restriction. La demoiselle ne voulait pas jouer? C'était pourtant une partie qui risquait pourtant de la dépasser qui venait de se mettre en place. Surtout si cela commençait à tourner autour d'un certain sadomasochisme. Chose dont la créature était tout à fait friande! Et qu'elle supportait à merveille. Si elle avait cru au Diable - mais il aurait fallut octroyer une certaine véracité à Dieu, ce qu'il lui paraissait tout bonnement impossible - elle aurait pu s'en dire la fervente servante. "Aurait pu"... puisqu'elle n'avait ni Dieu ni maître, comme son ami Nietzsche.

"Tu sais... d'habitude...", souffla-t-elle. "Je me fais payer pour ce genre de pratique."

C'était dit sur le ton de la plaisanterie. Ce qui en résulterait dans l'esprit de son adversaire n'avait pas d'importance... Seconde onde de choc. Libératrice. Plus puissante que la première et surtout reçue de plus près. Les blessures sur son buste étaient des "rendues" pour quelques-unes "prêtées". Que les cieux commencent à couvrir les yeux des étoiles : si la brunette avait une envie dévorante d'agir ainsi envers Aily dès à présent, que ferait-elle lorsque la belle utiliserait plus amplement sa puissance? Ne doutons de rien... Sa réaction serait sûrement comme la précédente : elle en ferait de même. Jusqu'à un certain point, forcément. Puisque la demoiselle avait très certainement quelque chose à perdre, en dehors de la vie. Pas Aily. Si la profonde solitude dans laquelle elle s'acharnait à s'enfermer était parfois mal perçue, elle comprenait parfaitement les quelques auteurs romantiques, qu'elle avait lue et aimée, et qui s'y étaient réfugiés. On n'atteint réellement sa vraie nature qu'une fois que l'on s'est retrouvé en tête à tête avec soi-même. Aileen était sûre d'elle et assumait ses actes, c'était sans doute sa plus grande force. En parlant de tête à tête... La troisième onde fendit les airs avant même que sa destinataire n'ait eu le temps de se relever. L'ayant atteinte, elle déforma, un instant, le visage angélique, lui offrant une vive et particulièrement vicieuse douleur sur les tempes et bien entendu la mâchoire, les joues et les yeux. Aily savait également que le 'mal' se propageait jusqu'à l'orée des cheveux. Une jolie petite fente pourpre vint se dessiner sur la lèvre inférieure de l'élue. Une quatrième onde avait déjà été lancée et la toucha avant même qu'elle ne puisse réagir. Extérieurement, la créature exulta un bonheur malsain. Elle avait été touchée et pourrait à son tour être malmenée, bien sûr. Mais c'était un langage - physique - qu'elle considérait beaucoup plus que le bla bla incessant auquel certains aimaient s'adonner. Son sourire apparent, ses manières d'enfant prête à découvrir les cadeaux laissés par le père Noël et son goût prononcé pour un minimum de lutte, si lutte il y a, ce dont elle commençait à douter, étaient le parfait opposé de ses pensées et de sa volonté. Au-dedans, un désert... Aussi grand et dangereux que celui qui entourait désormais Sydney. De plus, y régnait continuellement la froideur, amie et bienfaitrice de l'obscurité la plus palpable et dévorante. Que cela soit dit... Elle ne requerrait aucune aide. Encore aurait-il fallut être apte à réellement la comprendre... Mais... Dans cette optique, comme dans n'importe quelle autre, la belle était perdue d'avance. Après la quatrième rafale, Aileen fit quelques pas regardant son adversaire reprendre son souffle à son rythme.

Alex... Que dirait il en la voyant ainsi... Sous la cruelle lumière du Waste, il s'inquièterait encore, déplorant sa véhémence contre les créatures de ce type. Elle avait passé sa vie à se battre pour des causes qu'elle croyait justes, et en lesquelles elle avait une foi inébranlable. Seulement, c'était sans compté ces traîtres et ces lâches qui pullulaient sur cette misère Terre. Casey n'aurait pu placer Aileen dans l'un des deux groupes, mais après mûres réflexions, il s'avéra plus juste de l'inclure dans leurs ensembles; car sous ses airs d'indécrottable petite peste, elle n'était rien d'autre qu'une sale gosse effrayée et tricheuse pour Casey.

L'idée de faire du mal à ce sale garnement lui avait effleuré l'esprit, mais elle avait balayé cette pensée d'un revers de la main, comme on dépoussière ses vêtements après un diner trop copieux, elle n'en valait serte pas la peine, et de plus, l'élue était nullement la pour satisfaire les humeurs soudaines de cet enfant mal lunée. Seulement, cette dernière paraissait prendre son pied à voir une jeune femme défaite de son mince moment de tranquillité...

Ne dit on pas les blagues les plus courtes sont toujours les meilleures ? Il aurait fallu rafraichir la perfide mémoire de la créature, car ce jeu n'en était que plus lassant... Une, puis deux, puis trois, puis quatre... La première ne laissant aucune trace : la corps de Casey se retrouva un instant suspendu dans les airs avant de glisser lentement vers le sol à la manière d'un félin expérimenté. La seconde la frappa de dos, comme tout "petit joueur" qui se respecte, et balaya la jeune femme qui finit sa chute dans l'eau cristalline de la source. Quelques gouttes vermeilles perlèrent à la surface du lac, mais déjà, la lâcheté d'Aileen reprenait une allure malsaine, et une dernière frappa Casey, amortie par le liquide frais qui baignait à présent l'élue.

S'en était trop. Sous le visage angélique de l'irlandaise, un masque d'effroi et de rage se formait, incitant ainsi à un certain contrôle pour ne pas déformer ses traits glacials. Elle ne lui ferait pas ce plaisir, non, jamais elle ne se permettrait d'exprimer la quelconque émotion pour sa prestation si misérable, plutôt mourir que de répondre un tant soit peu à ses désirs infirmes d'aliénée. Le jeu avait perdu ses règles, si toutefois il en avait un jour eut pour la créature...

Sa longue chevelure encadrait son visage, et laissait glisser quelques gouttes, et, avec ses grands yeux dont on ne pouvait plus distinguer l'iris et la pupille, elle avait les traits de Méduse, et milles et un serpents qui n'attendaient qu'une chose, voir cette chimère face contre terre... Aileen ne serait pas son Ulysse, mais l'une des innombrables âmes égarées à décorer son antre insipide.

Casey leva les mains au dessus de la surface de l'eau, paume vers le ciel. Le vent n'en fit qu'à sa tête, et souleva brutalement une masse d'air impressionnante étrangement semblable aux humeurs de l'élue. Feuilles et branches virevoltaient dans un balais sans demi mesures, venant griffer le beau visage d'Aileen, y laissant les stigmates d'une leçon qui ne venait que de commencer. Soudain, la donzelle enserra son poing droit, et la créature quitta le sol, toujours éprise et de cette étreinte dans le cou, comme si une main invisible la saisissait à la gorge à la manière d'un loup affamé. D'un revers de la main, Casey envoya ce corps dénué de résistance vers l'arbre le plus proche à une vitesse vertigineuse, ce dernier lui assena un coup mémorable avant qu'elle ne retombe lourdement sur le sol, sa tempe ensanglanté déversant une rivière de rubis sur la nature morte qui parsemé l'herbe verte.

Fini ? Jamais ! Casey sortit de l'eau tel un dément, dénuée de toutes émotions. Elle s'approcha d'un pas vif et félin du corps encore inerte d'Aileen, et le fit voler tel une marionnette à qui on a coupé les fils sur le mur de pierre qui s'élevait dans la végétation, là où jadis elle était paisiblement posée à la seule lueur des étoiles...

Elle relâcha alors son emprise sur son médiocre adversaire, et décida de ne plus lui laisser le plaisir de l'attaquer ainsi. Un voile luisant enveloppa Casey, comme un champ de protection, seulement, il n'en était rien, c'était simplement son don qu'elle concentrait pour sa propre défense, attendant de voir si la folie d'Aileen la poussait à répliquer...

Aileen a toujours ce qu'elle veut. Et ce, de quelques manières que ce soit. Peut être aurait-elle dû avoir peur... Peut être aurait-elle dû expliquer certaines des pérégrinations intellectuelles la poussant à combattre... En tout cas, elle ne le faisait pas. Vers l'arbre, la protection que lui offrait son don amorti grandement le choc. C'était sans compter une branche malencontreuse, qui vint frapper la tempe de la créature. Le champ de protection se défit et elle toucha le sol, comme si elle avait sauter du sommet de l'arbre. Elle se dépoussiéra légèrement, toujours droite... Envie de rire... Mais elle se retint. Au contraire... Elle se laissa tomber sur le sol, mimant la perte de conscience. L'autre la fit voleter avant de la faire redescendre parmi l'herbe fraîche. Ainsi allongée, elle ouvrit les yeux pour regarder les étoiles... Son esprit restait quelque peu brumeux, lointain... Son visage impassible, tandis qu'elle sentait son liquide vital sortir du carcan de sa chair.

Flash-back :
Aileen avait quinze ans et discutait avec son mentor... Inutile de décrire l'instant ou le lieu. Le créature elle-même les revoyaient auréolés de lumière sans plus d'indices sur leur localisation spacio-temporelle. L'homme lui dit :
- ... C'est ainsi qu'ils l'ont voulus et nous nous devons d'arrêter de rêver et redescendre sur Terre, voilà tout...
- Si bas...

Elle se redressa sur ses coudes, puis étendit les bras. Faisant dos à Casey, elle ne se retourna pas. Elle pencha sa tête légèrement sur la droite, où la brise vint doucement frôler son visage et emplir ses cheveux.

"Toujours là...?"

Elle n'écouta pas la réponse et regardait devant elle, apercevant, au loin, quelques arbres habitaient par une vie invisible. Leurs branches bougeaient doucement. Celles-ci et leurs feuilles voilaient l'horizon et quelques unes des étoiles qui s'y trouvaient. Le silence s'installa à nouveau. Il revient toujours... comme s'il était l'état véritable du monde... Devenu ce mausolée à ciel ouvert. Tout y sent le sang, tout y porte les marques indélébiles des guerres passées. Tout est ruine et devrait être silence...

"Je me sens au bord de la frénésie meurtrière.", chuchota Aileen à elle-même. En même temps que son corps, quelque chose avait grandit en elle avec les années... Un désir de plus en plus fou d'annihilation simple et totale. Pour laisser la terre se reconstruire et, si elle le souhaite, accueillir une nouvelle race. Même les Devils n'avaient pas à être sauvé dans l'idéal de la créature. Plus personne... Une planète inhabitée où la Nature règne... Un rêve. Son rêve. Cette envie se fit ressentir à cet instant même alors qu'elle était posée sur l'herbe et caressée par elle avec gentillesse, voire même de manière maternelle. Elle pourrait... Elle pourrait lancer l'onde ultime... elle le sentait... se condamner elle-même... Mais les idéaux se doivent de dépasser les enveloppes charnelles, qui embrassent leurs conséquences avec soumission. La vague submergerait tout les corps, en les annihilant. Elle détruirait les bâtiments et toute vie y étant. Ainsi, commencerait le nouvel Eden. Une charge suffirait... Pourtant... Non. Pas encore. Elle se restreignait sans trop savoir pourquoi. Elle finit par se redresser pour se tourner vers son ennemie. Sa bouche entrouverte, prête à la parole, et son regard lointain n'augurait rien de bon, en général. Elle ferma les yeux en ouvrant légèrement les bras. Cela dura quelques instants avant que la terre ne se mette à trembler. Elle n'avait pas encore essayée cette manière de faire...Voyons le résultats... Amenant une onde partie de l'autre bout de la terre, évitant de justesse d'en toucher le coeur et continuant sa course jusqu'à Sydney, il était clair qu'elle serait sans pareil. L'instant avant qu'elle ne se manifeste, Aileen ouvrit les yeux. L'onde perça la protection de l'autre brune et la blessa grièvement. La créature avait dû concentré énormément d'énergie afin d'arriver à son but et, elle aussi, toucha le sol, tombant, sans le vouloir, dans la même position qu'un peu plus tôt. Elle sourit... Test réussi. Non pas celui de blesser son adversaire, mais plutôt celui de se prouver à elle-même de quoi elle était réellement capable.

Sa tête heurta violemment le sol...

* " Casey... J'adore quand tu te mets en colère..."
"Arrête Sean ! Ca ne me fait pas rire !"
"Moi si !"

A la frêle lueur d'une bougie, les deux adolescents partageaient de tendres regards. Une main baladeuse parcourut l'épaule dénudée de Casey. Mais son amante la retira avec dédain, se mordant la lèvre inférieure.

" Tu me le promets ?"
"Oui... Je te le promets !"

Un petit cri étrange glissa sur les lèvres de la donzelle en signe de satisfaction, et elle s'enroula dans les draps en signe de contentement. Sean la rejoignit...

"Alors ? Ca te va ?"
"On peut dire ca comme ca" rétorqua t elle en capturant ses lèvres. *

Mais ce mince flash back disparut, et Casey retrouva une douloureuse réalité qui lui arracha une grimace. Quelque chose de surprenant soulignait les traits de ce souvenir que ce faisait la demoiselle de Sean. Il ressemblait étrangement à Alex...

S'il avait été présent, tout aurait été différent s'il avait été présent. Mais l'élue secoua la tête, cherchant sans doute à effacer ces pensées déraisonnable de ses pensées. Elle imagina un instant qu'il puisse la voir ainsi... Elle en eut la nausée. Casey se releva alors, bravant les souffrances de que la créature venait de lui infliger.

Son regard noir se posa sur elle, telle la main salvatrice du *vieux bonhomme la haut*, démontant un instant l'intégralité de la douceur dont elle pouvait faire preuve. Aileen semblait misérable, affreusement vulnérable... Mais elle avait inhiber toute pitié de l'esprit de Casey durant quelques instants, et cette dernière n'attendit pas que la créature ne retrouve une quelconque contenance. Sa main droite s'ouvrit brutalement, et le choc que cela provoqua le fut tout autant. Le corps inerte d'Aileen heurta un bouleau, qui se fendit sous l'impact. L'élue la laisser retomber sans ménagement.

"Ne t'approche plus jamais de moi..."

Et elle lui tourna le dos, disparaissant dans l'obscurité pénétrante de la nuit avant que le bruit de ses pas ne s'éteignent définitivement.

L'arbre se tordit sous le choc de l'impact du corps d'Aileen... ou peut être était-ce le contraire. La violence de la secousse annihilant tout raisonnement de la part de la créature. Une démone... Une démente... Elle se mit à rire. A nouveau. Restant étalée dans l'herbe, les bras en croix et une jambe légèrement arquée. Elle reprenait son souffle. A chacun de ses petits mouvements, son corps lui faisait mal. Elle-même savait qu'elle était allée trop loin... sans garde fou... Ayant récoltée tout les vices, mais aussi sombres désirs des quelques autres de sa race, mais peut être également des hybrides, elle n'en était qu'un reflet. L'incarnation du Royaume des "Si" qui leur pendait au nez, en quelque sorte. Elle se voulait entière et il ne faisait aucun doute qu'elle avait fait une priorité de ses désirs les plus ardents. Ainsi que son mentor, un ange déchu... Une créature sans lumière aucune, qui hante plus qu'autre chose, la Terre et rappelant à ses habitants les conséquences des erreurs passées.

Elle ferma les yeux. Les étoiles... Elle ne pouvait plus supporter leurs regards sur elle. Sans que cela ne se produise réellement, elle sentait la terre s'ouvrir sous elle et l'enveloppait. Telle une mère protectrice, soucieuse de son enfant. Mais celle-ci continuait de rire follement. De rire au nez de l'élue, de rire au nez du monde... Il y avait deux routes. Deux chemins, deux vérités... Celle du firmament lui était fermé. Doucement, le froid commença à s'immiscer dans la scène. La protagoniste ne pu que grelotter. Il fallait qu'elle se lève et qu'elle reparte. Parce que personne... Personne... Et elle finit par se redresser, avec difficulté, ses mains, léchant d'un coup de langue, le sang au creux de ses lèvres et regardant le côté jardin, d'où était parti l'élue. Une ennemie de plus et rien d'autre. Pas de quoi se plaindre. Comme si la vie avait une importance telle, qu'il fallait sans cesse s'intéresser à ce genre de problème. Non... Passager. Tout cela n'est que passager. Ainsi que le changement de saisons sous la bulle, ainsi que tout et tous.

Féroce. Guerrière. Amazone, sans patrie. Furieuse. Haineuse. Ne supportant que les larmes de sang... La belle damnée avait l'âme en feu face à ce forfait. Le visage, les traits, la silhouette de la demoiselle qui avait quitté le champ de bataille resterait inscrit dans sa mémoire. Elle n'avait pas gagné. Puisqu'au final, Aily n'avait pas vraiment lutter contre elle... C'était autre chose. Quelque chose de plus grand, de plus puissant... Forcément moins harmonieux avec certains idéaux humanistes ou d'autres pacifistes. Elle recolla peu à peu les morceaux et secoua la tête. Son rire cessa enfin pour laisser place à une figure déterminée. Est-ce que les flammes ardentes finiraient un jour par s'estompaient...? Elle connaît la réponse mais ne la donnera pas. Son ultime faiblesse... Ce que l'abîme, au-dessus duquel elle s'est juchée, lui a révélé. Troublante vérité...

"Si bas... Qu'en dis-tu, Lune...? Et toi, arbre? Feuilles? Herbes? Un commentaire?"

Aileen se releva enfin, dépoussiérant immédiatement ses vêtements. Tout ce corps lui faisait mal et elle rentra au Joke avec peine avant de s'allonger et de se reposer.

[ Topic Terminé ]
[ On s'r'mettra ça ? Mais j'te préviens : la prochaine fois, c'est moi qui gagne! mdrrr ]

» Pour Aileen
» Rang d'Aileen Cooper
» .: Part TwO [Jason / Aileen / Carrie / June]