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| | | Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] |  |
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Dakota Bryan
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|  Sujet: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] ![Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Icon_minitime1](https://2img.net/i/fa/m/icon_minitime1.gif) Dim 27 Avr - 0:34 | |
| Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule.
Ah, entends-tu ce silence ? Il est doux, mais dangereusement explosif. Je suis une personne ordinaire. Je vis seulement une vie différente. A vrai dire, à la fin nous sommes pratiquement tous pareils. Nous vivons justes de mensonges différents. Tic tac …La pendule s’amuse, elle attend juste son heure. Tic… tac … Le bruit est caverneux, j’ai l’impression qu’il va m’engloutir…Je tombe en avant, je ne peux voir, mais j’entends la voix puissante du temps, Tic tac …Deux mots, deux réalités. Allez, hurle. Hurle jusqu'à n’en plus pouvoir. Hurle comme si ta gorge saignait. Hurle jusqu'à ton cœur arrête de battre. Tic tac … La pendule malicieuse recommence. Bien, si tu ne veux pas hurler, alors cours ! Cours jusqu'à ce que tes muscles ne t’obéissent plus, cours jusqu'à l’épuisement totale, cours jusqu’a rattraper la vie … On sait jamais, le vampire du temps aimerait peut être t’offrir sa douce caresse. Tic tac…Tu perds du temps ma belle. Alors relève-toi.
Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule.
Dehors, il fait froid. Je sens mes muscles s’agitaient de protestation sous l’asphalte, avant de m’agripper souplement à un petit muret. Aussi rapide qu’une panthère, je soulève mon corps gracieux, avant de retomber sur mes mains et mes pieds. Je sens déjà un petit sourire narquois se loger sur mes tendres lèvres, avant de faire craquer souplement les os de mon dos. Doucement, j’agite mes longs doigts diaphanes et les réchauffe grâce à une petite impulsion mentale. Au moins ma capacité ne sert pas qu’à tuer … Sous la tiédeur de mon pouvoir, je me sens d’humeur taquine. Aussi vive qu’une anguille, je saute sur les pavés d’une façon élégante et féminine, avant de me mettre à courir sur quelques distances. Avec une lenteur délibérée mon minois engloutit par la pénombre se tend vers le haut, et mes deux grandes prunelles d’un bleu envoûtant cherchent un mouvement distrait, un élément importun. Il n’y a rien, pas un seul bruit. Seulement ce Tic tac enjôleur …
Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule.
Avec une aisance tout particulière je me remets en marche, discrète. Seules mes perles azuréenne semblent être vivantes et particulièrement énergiques, bougeant à toute vitesse sur les objets, les murs et les toits. On dirait que je cherche quelque chose ou peut être quelqu’un. Je suis tendu, et mes muscles déliés semblent s’étirer sur toutes leurs longueurs comme un paresseux félin en pleine chasse. Puis bientôt, le monde ne semble plus avoir de l’importance pour la sombre demoiselle que je suis. Je ferme mes prunelles et me laisse emporter par le vent qui tourbillonne en harmonie avec la nuée opaline des nuages. J’ai envie de fondre avec l’obscurité, me faire dévorer par la noirceur des ténèbres et nager dans un flot de tourments. Encore ces images terribles qui arrivent en une abondance exagérée… Un filet de sang qui s’écoule de sa bouche, tremblotante sous la fine peur, et son cœur qui cesse de battre brutalement. L’inconnue tombe, et la vie s’échappe de son corps en de minces volutes … J’en ai encore des frissons, mais la pendule atténue bien des choses. Tic tac …
Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule.
De l’eau coule sur mon minois de poupon et une nouvelle esquisse de sourire s’échappe de mon visage mutin. Je sens d’agréables gouttelettes cristallines suivre la courbure de mes joues arrondis et ravissantes. Les larmes du ciel brûlent savoureusement ma peau tiède, et je pousse un soupir de bien être. « La solitude mélangée aux larmes, voilà une description qui me correspond tout à fait ! » Soupirais-je intérieurement, mélancolique. Dans la contemplation de mes déboires, je n’avais pourtant pas fais attention à l’univers qui m’entourait. Un son subtil me dérangeait, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Très vite, mon mental se renforça en se concentrant sur mes capacités pour une probable défense, et mes muscles s’échauffèrent doucement sous ma peau d’albâtre. On était jamais trop prudent …Pourtant, n’avais-je pas demandé quelques minutes de silence, pour un tête à tête avec moi même ?
Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. | |
| | | | Clyde Silver
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 27 Avr - 13:06 | |
| ...La nuit était belle, songea Clyde, bien qu'un peut lourde. Le vent était frais, il n'y avait presque plus de lumières allumées dans les rues quasiment désertes, mais les nuages étaient trop lourds, ces égoïstes avaient décidé d'accaparer le ciel et les douces étoiles, derrière eux, ne pouvaient même pas faire entendre leurs protestations. Elles se contentaient de briller en silence, tout en sachant pertinemment qu'elles resteraient invisibles aux yeux des hommes pour cette nuit.
...Clyde soupira et se bifurqua dans une ruelle étroite et sombre. Une impasse, il se tassa contre le mur du fond pour être sûr que personne ne s'amuserait à le regarder à cet instant. Puis son image se brouilla et, une seconde, disparut tout à fait. Le jeune homme sortit alors son révolver de sa poche, fit marche arrière, monta les marches abîmées d'un vieux perron et pénétra dans un immeuble en ruine.
...Dans sa chambre, qui faisait aussi office de salon et de cuisine, au premier étage, Hugh regardait le ciel. Non pas que ce spectacle lui plaisait, il n'avait jamais compris les gens qui voyaient quelque chose de superbe dans une simple étendue noire éclairée par deux-trois lumières dans le meilleur des cas. Mais il était un militaire, en planque dans ce quartier mal-famé, et il s'ennuyait à mourir. Dehors, il n'y avait personne, mais il avait reçu l'ordre de rester parquer dans son appartement et d'observer ce qui se passait dans la rue jusqu'à... Et bien, jusqu'à nouvel ordre. Il n'avait rien pu apporter : Pas de téléphone, pas d'ordinateur, même pas une console de jeux ! C'était trop risqué, on aurait pu les lui voler, peut-être même que ça aurait pu trahir son identité. Et Hugh n'aimait pas lire, donc il se retrouvait à observer une rue déserte jusqu'à ce que le soleil se lève. Il regarda sa montre et grimaça : Il n'avait même pas envie de calculer le temps qu'il lui restait, tant la grande aiguille était loin du chiffre ardemment désiré.
...Hugh était un séduisant jeune homme de 23 ans, au visage bien dessiné et aux yeux habituellement rieurs, même si pour le moment l'ennui accaparait toute la place. Il était assez grand et bien bâti, ce qui pouvait être utile pour un militaire, tout de même. Lorsque sa porte s'ouvrit en grinçant, il sursauta et se retourna, posant machinalement sa main sur la crosse de son pistolet. Mais il n'y avait rien, seul un vent sinistre s'engouffra dans la pièce. Hugh fronça les sourcils et s'avança d'un pas pour aller refermer la porte.
...Un bruit puissant résonna dans la pièce. Celui d'un pistolet qu'on venait de charger. Il rebondit contre les murs vides, se répéta dans un écho effrayant, pénétra le corps du jeune homme militaire qui sentit ses poils se hérisser sous la terreur. Rien, il n'y avait rien, absolument. Et pourtant, quelqu'un venait d'ouvrir sa porte, quelqu'un venait d'armer un pistolet dans la même pièce que lui !
- Qui est là ? Hurla Hugh d'une voix qui trahissait l'effroi du jeune homme.
...Le militaire avait été averti qu'il aurait sans doute à affronter des monstres bien au-delà de tout ce qu'il pourrait imaginer dans ses pires cauchemars. Il s'était attendu à devoir lutter contre des mutants aux pouvoirs affreux, contre des monstres qui n'avaient plus rien d'humains. Mais il ne s'était pas préparé à devoir affronter le néant...
...Il n'entendait plus aucun bruit, plus aucun son. Juste les battements de son cœur, qui s'accéléraient de plus en plus. Poupoum, poupoum, poupoum !
...Et puis soudain, un bruit sur sa gauche. Le parquet grinça, alors que personne ne semblait avoir marché dessus. La terreur sourde avait à présent cédé la place à une panique sans nom dans l'esprit bouleversé du jeune militaire, qui sortit brusquement son arme et vida tout son chargeur dans cette direction. Un tir, deux tirs, trois tirs...
...Quelques secondes après, la fumée se dissipa, toutes les balles que Hugh avait tirées étaient figées dans le mur. Mais ce dernier avait complètement perdu l'esprit, les bruits qu'il entendait partout dans la pièce le rendaient fou, son regard passait à toute vitesse d'un objet à un autre, il continuait d'appuyer sur la détente en visant n'importe quel objet dans le salon, alors même que son chargeur était vide.
...Clyde soupira. Il était hors de danger à présent, il n'aurait jamais pensé que sa proie serait si simple à atteindre. Il leva son revolver, visa un instant et tira. Une balle meurtrière s'échappa du canon de son arme, vola dans la place, percuta la poitrine du jeune militaire et s'y enfonça, se figeant près de son poumon gauche.
...Hugh ouvrit la bouche, comme pour crier, mais aucun son ne parvint à s'en échapper, juste quelques gouttes de sang. Le précieux liquide vermeil ruissela le long de son menton et s'écrasa lentement par terre. Ploc, ploc, ploc.
...Et puis le jeune homme s'effondra, son corps traversa la vitre à laquelle il s'était adossé et s'écrasa contre le sol, un étage plus bas. Clyde ressortit tranquillement par la porte d'entrée, descendit le vieil escalier, se retrouva à nouveau dans son impasse sombre et déserte puis regarda sa montre. 6 minutes, il avait été un peu long mais ce jeu l'avait amusé, au fond. Il n'aimait pas le sniper : Il préférait sentir la panique se répandre dans les veines de ses victimes, les voir perdre pied avec la réalité et surtout, sentir l'odeur amère de leur dernière qui s'échappe doucement de leurs bouches...
...Clyde redevint visible et reprit une marche tranquille, les mains enfoncées dans les poches de son long manteau noir. Il n'accorda qu'un vague regard à l'endroit où s'était écrasée sa victime.
...Un vague regard, suivit d'une surprise abrupte. Là où normalement, un corps humain aurait dû se trouver, il n'y avait que des tâches de sang et des copeaux de verre. Clyde fronça les sourcils : Sa cible avait réussi à survivre à cette balle et à cette chute, mais tel le Petit Poucet, il avait semé des traces de son passage derrière lui, remplaçant les petits cailloux blancs par d'épaisses tâches vermeilles. Mais Clyde n'était pas aussi lâche que le père du Petit Poucet, il retira son revolver et suivit la piste laissée par sa proie, bien décidé à achever son travail. Il se demanda s'il devait redevenir invisible, mais jugea que non : Il ne lui restait que cinq minutes, autant les garder pour s'échapper ensuite, surtout que les rues étaient désertes et que son homme n'avait pas pu aller bien loin.
...Il le retrouva une trentaine de secondes plus tard, en larme, le visage recouvert de sang et d'éclats de verre, à genoux et exténué. Clyde aurait pu tirer et l'achever. Ce n'était pas la pitié qui retenait son doigt. De la pitié, en avaient-ils eu ces militaires, lorsqu'ils l'avaient torturé pendant ces huit longues années ? Non, il n'en avait eu aucune, et Clyde n'en aurait pas plus à leur égard.
...Seulement, sa proie se trouvait près d'une jeune femme, à qui il implorait de l'aide d'une voix faible :
- Pitié, répétait-il, pitié, vous en supplie, ne le laisser pas... Pas me tuer...
...Clyde soupira : Il aurait mieux fait de devenir invisible, tout compte fait. La situation devenait brusquement plus complexe, la roue de la Fortune semblait décidée à toujours lui mener la vie dure, semblerait-il...
- Poussez-vous, demanda Clyde d'un ton égal, le canon de son revolver pointé vers la poitrine du militaire.
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| | | | Dakota Bryan
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 27 Avr - 16:31 | |
| ... Dans la nuit affamée et lugubre, je sens un désagréable frisson me courir avec ses pattes obscènes lorsque des bruits puissants se répètent en rafale. Boum boum … Un bruit amer à un rythme effréné qui dans la nuit railleuse paraît être des ombres vivantes de l’horreur. D’un bond gracile je me retrouve sur le muret précédent et balance mes jambes dans le vide comme une poupée ivoirienne. J’étouffe un soupir irritable, tandis que mes yeux myosotis scrutent la pénombre. Le calme est revenu, et la solennité des ténèbres s’étend tranquillement. Du bruit me fait tourner brusquement sur le côté et une sensation me frôle l’épiderme. Des doigts poisseux s’accrochent à ma jambe au galbe parfait. Répugnant. Je siffle avec des intonations basses et veloutées.
-« Un conseil : Ôte tes doigts immédiatement … »
...Rien n’y fait, l’homme s’entête à vouloir me faire descendre de mon piédestal, et tire désespérément plus fort. Je pousse un soupir, et saute adroitement sur l’asphalte tel une ballerine. Je m’abaisse vers lui, et remarque une coupe maligne et carmin prés d’un de ses poumons. J’arque un sourcil élégant avant de dévisager cet homme. Ses traits sont séduisants et typiquement masculin. Hmmm … La voix de cet être s’envole et part en vrille avant d’atterrir dans mes oreilles. Le voilà, qui me supplie. Il attrape un bout d’étoffe de mon haut et se met à tirer plus fort comme un damné.
-« Pitié, répétait-il, pitié, vous en supplie, ne le laisser pas... Pas me tuer... »
...Les choses deviennent dès plus intéressantes lorsqu’un nouvel homme fait son apparition et semble un tantinet exaspéré devant mon apparition soudaine. Il s’approche comme un chasseur et pointe le canon de son arme vers l’homme qu’il traque. Un petit sourire taquin prend forme sur mon visage de poupon, tandis que mes yeux s’allument d’une leur astucieuse rendant encore plus étrange la couleur de mes prunelles. D’une démarche féline, je semble sautiller autour de l’homme souffrant, avant de m’arrêter en face de lui, empêchant le traqueur de tirer. Drôlement excitant cette soirée, ne trouvez vous pas ? Moi qui voulais rester en tête en tête avec mes remords… Pourtant je tourne le dos à cet homme, et approche mon visage aux traits fins vers le blessé. J’ignore volontairement l’autre homme, et souffle d’une voix avec une infinie douceur.
-« Eh bien …Tu n’es pas très chanceux toi. Qu’as tu fais pour mettre en colère ce monsieur ? »
...Hugh ne semble pas très content de la situation, et me lance un regard suppliant. Peut être sent-il que je suis indécise quant à l’attitude à tenir dans le futur … Il m’attrape violement le poignet, et se met à parler de toute vitesse.
-« Attention mademoiselle, c’est un monstre ! Il a des capacités d’une horrible créature ! Sauvez-vous avec moi s’il vous plait …Sauvez moi …Ayez pitié. Me laisser pas mourir à cause de ça. »
...Un peu agacée, mes pulsions mentales s’excitent dans mon cerveau et les doigts de Hugh se mettent à lui picoter de douleur. La chaleur s’échauffe et monte très rapidement en température. Il me relâche soudainement, et me lance un regard perdu, hagard. Je ne supporte pas qu’on me touche. Il ne comprend pas ce phénomène, et agite sa tête de droite à gauche. Il croit devenir fou. Puis, il recommence avec ses jérémiades.
-« Mademoiselle … S’il vous plait … »
...Cette fois je semble prendre conscience de l’homme qui braque son pistolet sur ma belle personne, et me retourne vers lui aussi délicatement qu’une panthère. Mes yeux brillent sous la lune d’argent et me donne un aspect surréaliste. Je ne me délecte pas de la peur la proie, mais ma curiosité enfantine me pousse à en savoir plus. Oui aprés tout, cet homme serait-ce un hybride ? C’est ainsi que d’une voix aussi suave que le miel, je concède enfin une réponse à cette interlocuteur si charmant.
-« Bien le bonsoir cher inconnu … Vous m’excuseriez grandement, mais je n’ai pas envie de me pousser. Voyez vous, j’ai mal aux jambes. Cet homme me la meurtrit à cause de vous. Je suis un peu frustré, mais je passerais outre, si vous m’expliquez pourquoi la faucheuse le veut à ses côtés. » | |
| | | | Clyde Silver
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 27 Avr - 17:14 | |
| ...Clyde avait presque pitié de ce pauvre militaire, à présent. Non, en réalité, il devait l'avouer, il avait pitié. Il était venu ici pour tuer un soldat, pas un gamin qui tremblait de pleur et trouvait refuge auprès d'une inconnue comme si elle pouvait lui servir de mère pour qu'il se cache derrière ses jupons... Clyde aimait sentir la terreur envahir ses proies, une terreur égale à la douleur qu'il avait ressentie pendant toutes ces années, mais là, il avait plus l'impression d'être en face d'un enfant pleurnicheur que d'un soldat d'élite infiltré. Oui, Clyde avait pitié : Il se promit d'abréger aussi vite que possible les souffrances de sa proie. Le prochain tir serait mortel.
...Puis les yeux si clairs de l'hybride, malgré les sombres pensées qui agitaient son esprit, se posèrent sur la jeune femme, froids, calculateurs. Ils n'exprimaient plus aucune émotion à présent, et la légère gêne qu'il avait ressentie tantôt avait laissée place à une impassibilité totale, comme ces deux yeux s'étaient transformés en un bloc de glace. Non pas qu'ils fussent hautains, mais toute émotion semblait être glacée avant de parvenir à leurs surfaces.
...Les pensées de Clyde s'enchaînaient les unes après les autres, le jeune homme calculait, réfléchissait. Que faisait une belle et frêle jeune femme à l'heure la plus dangereuse de la nuit dans la rue la plus mal famée de la ville ? Soit c'était une inconsciente qui avait envie de mourir jeune, soit elle gardait, cachée en elle, des capacités insoupçonnées. Il la détailla du regard, non pas pour le plaisir d'imprimer l'image de son corps dans sa tête - Il n'avait jamais compris l'intérêt de ce genre de choses - mais pour déterminer si oui ou non, elle pourrait porter une arme à feu ou quoi ce soit qui lui permettrait de se défendre. Oui, son manteau était assez épais pour dissimuler un revolver, mais il restait une autre probabilité : Elle pouvait être une hybride, voire une élue, et donc se balader dans ces quartiers si mal famés sans rien avoir à craindre...
...Lorsqu'elle bougea, il ne jugea pas ses mouvement suffisamment vifs pour changer la cible de son arme, mais en revanche, il ne la quitta pas des yeux. Son visage ne portait toujours pas la trace d'une quelconque expression, mais il commençait à se demander s'il allait avoir à se débarrasser de cette fille aussi. Certes, c'était un témoin du crime, mais la WHC avait déjà son signalement et il n'était pas à un meurtre déclaré de plus ou de moins. Non, ce qui le gênait, c'était la possibilité qu'elle puisse riposter...
...Sa réaction, en revanche, le surprit, et il daigna arquer un sourire interrogateur. Elle réagissait avec beaucoup de dédain et de hauteur, dans une façon d'agir qui évoqua en lui l'image d'une sorte de princesse qui se croyait toute puissante. Et Clyde n'aimait pas ce genre de personnage, il préférait s'en méfier. Plus il y réfléchissait, plus il se disait que décidément, il devait y avoir une raison pour qu'elle se montre si assurée et si orgueilleuse...
- Parce que c'est un militaire, finit par répondre Clyde d'un ton toujours aussi neutre. Je ne sais pas si cette explication vous suffit et en réalité, ça m'est égal. Ecartez-vous simplement de lui que je puisse abréger ses souffrances.
- Pitié, répéta le pauvre et plus si brave petit soldat, veux... Veux vivre...
...Sa voix était de plus en plus faible, son visage, couvert d'une épaisse couche de sueur. Il respirait si vite qu'on aurait dit à tout instant qu'il s'effondrait, comme un fusil qui, après avoir tiré trop de balles trop rapidement, s'enrayait soudain. Il était évident qu'il peinait de plus en plus pour trouver un peu d'air dans ses poumons. En réalité, il avait du mal à rester à quatre pattes, il sentait qu'une puissance supérieure s'abattait sur ses paupières mais il résistait de toutes ses forces, sachant pertinemment que s'il se laissait aller, il perdrait rapidement connaissance et que ses chances de survivre serait faible. Pourtant, la douleur qui vrillait sa poitrine était intenable, il avait envie qu'elle s'arrête, mais il avait encore plus envie de rester en vie. Pour l'instant...
...
- Ecoutez, lâcha Clyde, je n'en ai pas après vous et il commence à se faire tard. Eloignez-vous simplement et laissez-moi l'achever, je n'ai pas envie d'avoir à vous tirer dessus.
...L'hybride commençait déjà à se demander s'il ne serait pas plus simple de devenir à nouveau invisible et d'achever son travail sous les yeux éberlués de cette inconnue, mais il rechignait à utiliser son pouvoir devant n'importe qui. C'était le plus sûr moyen de se faire repérer et de diminuer son espérance de vie, Vice ne lui avait expliqué un jour et beaucoup d'hybrides ne lui avaient prouvé.
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| | | | Dakota Bryan
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 27 Avr - 18:40 | |
| ... J’entends la voix glaciale de l’homme, et je sens toute sa détermination. J’hausse mes épaules d’une façon négligée et prends le temps de réfléchir aux mots qui sortent inexorablement et impitoyablement de la bouche du traqueur. Alors ainsi c’est un militaire ? Ah, mais il fallait le dire plus tôt. De toute façon, le destin avait déjà choisi le futur chemin de la proie : Cet homme allait mourir. D’une deuxième balle ou d’asphyxie, cela importait peu. Souplement je replie mes genoux sous moi, et me pose élégamment sur le sol, regardant à tour de rôle la proie et son chasseur. Je pousse un petit soupir exaspérée avant de lâcher doucement, avec des intonations douces, veloutées et assourdis.
-« Rangez votre arme, hybride caché par la pénombre… »
... L’idée se faufile dans mon esprit, aussi vive qu’un serpent. Pourquoi tuer un militaire alors qu’on est une personne dénuée de tout pouvoir et d’importance ? Je comprends les hybrides, et les Dzeta sont mêmes les seuls personnes à les défendre contre tous. Néanmoins, cet homme là est férocement dangereux et je peux presque sentir la haine qui tourbillonne autour de moi comme un long châle. Intéressant … Très doucement, je m’approche de l’homme qui sanglote à mes pieds et pose ma main à l’endroit où repose son cœur.
-« De toute façon, son souffle de vie s’échappe lentement …N’entendez-vous pas ? A quoi bon, tirer encore une balle ? Il fallait bien viser lorsque vous en avez eu l’occasion, monsieur. »
... Aussi douce qu’un bonbon, je me concentre sur son cœur, et les cellules du myocarde s’excitent et se mettent à chauffer. La température augmente doucement, comme un ronronnement plaisant, avant que le cœur ne cesse de battre complètement. Du sang gicle violemment de la bouche de Hugh, et des tremblements secouent son corps. Aussi rapide qu’une anguille je fais un bond en arrière, laissant mon pouvoir agir sur son organe vital. Game Over, la mission du traqueur est finie. Je me retourne vers l’homme aux prunelles sans vie, et me met à taper des mains. Le bruit résonne dans la rue comme une clameur joyeuse. Je l’applaudis avec un sourire narquois.
-« Vous voyez je vous l’avez dis …Vous avez tiré le gros lot, vous avez réussi votre mission, chasseur. Bravo. Vous avez eu un peu de mal, mais vous êtes y arrivé… »
... Le vent se lève et mes boucles caramel dansent avec le roi des éléments sauvages. Dans un souffle, je me retourne une seconde fois et frôle le corps avec ma jambe, puis me repose adroitement sur mon muret, penchant ma tête de poupée de porcelaine vers le chasseur. Le simple contact de ma peau contre le mort, provoque une poussée de chaleur dans celui-ci, et Hugh s’embrase, léchait par des flammèches ardentes. Combustion spontanée …Le corps n’est plus que cendre et s’envole sous la brise fraîche de madame la nuit. Je feins une surprise parfaitement maîtrisé, et ouvre la bouche.
-« Comment avez vous fait cela ? Vous êtes même un nettoyeur, je suis impressionnée. »
... Je souris timidement et laisse mes yeux vagabonder sur la ruelle sombre. Mes prunelles pâles ne se lassent pas de ce lieu, et se repose enfin sur le tas de cendre encore fumante. Je cache mon minois sous mes belles boucles chocolat. Je ne l’avais pas tué parce qu’il était un militaire ni même pas pur plaisir. Je l’avais tué car il souffrait, et je ne supportais plus de lire cette douleur au loin dans ses prunelles hagardes. Ce n’était quand même pas de ma faute si ce tueur faisait mal ses exécutions, n’est ce pas ? Bientôt, un demi-sourire en forme de croissant de lune s’étire sur mes lèvres parfaites, ouvrant mon visage d’une cordialité exquise.
-« Je me présente. Je me nomme Dakota Bryan, et je suis une élue de l’équipe Dzeta. Ravie de vous rencontrer cher hybride inconnu… »
... Je me fichais bien que Clyde connaisse mon nom, mon équipe et même une partie de mon pouvoir. De toute façon, je n’étais pas une tueuse, et je me battais que contre le gouvernement pour éviter les morts du côté des hybrides. Après tout mes réels ennemis, savait tout de moi. Et puis, il pouvait le prendre comme une marque de respect. | |
| | | | Clyde Silver
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 27 Avr - 20:37 | |
| ...Clyde regarda sa proie s'effondrer, puis se transformer en un tas de cendres que le vent de la nuit et les gouttes de la pluie se chargèrent de faire disparaître. L'hybride baissa son arme, mais il ne la rangea pas. Cette femme avait des pouvoirs impressionnants, bien plus impressionnants que les siens, il ne tenait pas à se retrouver désarmé face à elle. En réalité, cela n'avait pas beaucoup d'importance pour lui de ne pas avoir pu achever sa victime : L'essentiel était qu'il meure, le reste n'avait guère d'importance. Certes, il aurait bien aimé être celui qui se serait chargé de cette tâche, mais après tout, il avait déjà senti la panique embrumer les sens de cet homme, la terreur se répandre dans tout son corps, envahir son esprit, dévorer chaque parcelle de logique et de raison pour ne laisser qu'une longue étendue glacée. C'était suffisant, à travers cet homme il avait eu sa revanche, il n'en demandait pas plus pour cette nuit. Et puis au moins, de cette manière, il économisait une balle, ce qui n'était pas si mal.
...En revanche, il n'appréciait pas beaucoup l'ironie qu'il décelait à travers les paroles de cette femme. Après tout, Clyde avait été emprisonné si longtemps qu'il réagissait parfois comme une bête sauvage, et les bêtes sauvages n'ont pas beaucoup d'humour paraît-il. Ce n'était pas pour autant qu'il allait lui sauter à la gorge et l'étrangler, non, mais il n'appréciait pas ce que d'autres auraient simplement vu comme une gentille petite taquinerie. Et puis, à travers son attitude, il avait l'impression qu'elle remettait en cause ses talents de chasseur. Certes, il aurait dû achever sa victime du premier coup, il avait sous-estimé sa proie, mais qu'un homme soit capable de se relever et de s'enfuir en courant après s'être reçu une balle dans la poitrine suivie d'une chute d'un étage, ce n'était tout de même pas très courant...
...La jeune femme prétendait être une membre des Dzetas. Clyde appréciait les Dzetas, il avait même beaucoup de respect pour eux : Que des gens soient prêts à risquer leurs vies, simplement pour les protéger eux, des monstres, des parias de cette société si hypocrite, cela méritait même de l'admiration. Mais Clyde n'était pas naïf pour autant et il ne suffisait pas d'utiliser un pouvoir devant lui et de vous présenter comme un Dzeta pour qu'il accepte de vous croire sur parole. Toutefois, la jeune femme s'était présentée spontanément et il aurait été inconvenant de ne pas faire de même, surtout si elle faisait partie de ses alliés.
- On m'appelle Bullet, ou Silver Bullet, comme vous préférez, et je fais partie des Devils.
...Aucun sourire ne vint éclairer le visage de l'hybride, et cela valait sans doute mieux, car lorsqu'il se forçait à sourire, cela lui arrachait généralement une sorte de grimace si effrayante qu'il avait un jour réussi à faire fuir un enfant qu'il avait essayé de rassurer. Bon, le fait d'avoir son père devant lui avait dû jouer en sa défaveur, aussi...
...Clyde ne souriait pas, mais il n'émanait pas non plus de lui cette aura de sauvagerie réprimée qu'il prenait quelques fois, particulièrement face à ses adversaires ou en présence d'indésirables auxquels il voulait faire comprendre qu'il n'avait pas envie de gaspiller son temps à leur parler. En vérité, il éprouvait une sorte de curiosité pour cette jeune femme si frêle et qui parlait avec tant d'assurance. Clyde aimait apprendre, les nombreuses années qu'il avait passées en captivité avaient attisé ce désir en lui. La nouveauté l'intéressait toujours, particulièrement quand cela concernait le comportement d'autrui. Il avait toujours été fasciné par cette capacité qu'avaient les autres pour ressentir autant de sentiments différents...
- Qu'est-ce que vous voulez, finit-il par demander, qu'est-ce que vous faîtes ici ?
...En effet, cette jeune femme avait un avantage sur lui : Elle savait qu'elle était la raison de sa présence ici, elle savait qu'il était là pour tuer cet homme. Alors que lui ignorait la raison de sa venue, et il ignorait plus encore ce qui pouvait la pousser à rester ici. Après tout, le ciel avait choisi cette nuit pour déverser toute sa tristesse et ses larmes trempaient leurs os, alors pourquoi rester en compagnie d'un hybride, d'un Devil qui plus est, fusse-t-elle partie des Dzetas ? Qu'elle était la mystérieuse raison qui pouvait agiter ses méninges et leur donner l'ordre de rester ici, immobile ?
...Clyde n'avait jamais redouté la pluie. Au contraire, si sa venue n'était pas à l'origine de l'invisibilité des étoiles, il l'aurait sans doute aimée plus que tout. Le jeune homme n'avait jamais compris pourquoi elle était devenue le symbole de la tristesse : La véritable tristesse, c'était le néant, rien n'était pire que ça. Lorsqu'il avait été retenu en captivité dans ces cellules vides et sombres, il n'y avait rien, ni soleil, ni pluie, juste des parois qui confinaient son corps comme son âme. Sentir la pluie couler sur son visage, c'était synonyme de liberté.
...Mais Clyde savait pertinemment que peu de gens partageaient son opinion, sans doute parce qu'ils n'avaient pas été privé de liberté pendant huit longues années. Aussi se demandait-il ce qui pouvait bien pousser cette jeune femme à rester sous cette pluie torrentielle, sans même chercher à se mettre à l'abri, mais il n'allait sans doute pas lui proposer de changer de lieu maintenant, alors qu'il ne savait rien sur elle. Qu'est-ce qui prouvait qu'elle n'était pas une Alpha qui attendait qu'il ait le dos tourner pour l'abattre par traitrise ? Elle savait qu'il était un hybride, mais elle ignorait son pouvoir, elle pouvait parfaitement être en train de chercher d'improviser un plan pour maximiser ses chances de le tuer avec un tel handicap.
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| | | | Dakota Bryan
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Mer 30 Avr - 23:03 | |
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Jeu 1 Mai - 1:27 | |
| ...La pluie tombait, elle n'épargnait personne. Elle se faisait de plus en plus forte, ce qui pouvait au début passer pour un simple chagrin d'amour devait à présent être devenu la mort d'un être cher, pour que le ciel pleure autant. Tant de larmes s'abattaient sur ces rues déjà marquées par la douleur et l'angoisse que l'on n'y voyait goutte, ou que justement, on ne pouvait voir que des gouttes. Un brouillard fait de larmes épaisses, un voile fait de perles aqueuses et tissé par des mains aussi habiles que tristes. Un paysage à l'inverse de ce que ressentait Clyde, donc. Lui n'avait absolument aucune envie de pleurer, au contraire, la mort de cet homme le rendait plus joyeux. Enfin, un peu plus joyeux, n'exagérons rien, disons qu'un léger remous agitait l'océan plat et immobile qu'était son âme, et que ce remous était plutôt positif. La mort d'un simple soldat, qui n'avait qu'un lien indirect avec les tortures qu'il avait subies, n'était au fond que très peu jouissive.
...Clyde hésita un instant, bien que ses yeux inexpressifs réussissent à refouler son doute, puis décida de ranger son revolver. Non pas qu'il considère cette fille comme une alliée en qui il puisse avoir totalement confiance, mais après tout elle n'avait pas l'air d'avoir spécialement envie de s'en prendre à lui. Et puis, si elle décidait d'utiliser ses pouvoirs, de toute manière ses réflexes seraient sans doute les seuls à pouvoir le sauver, alors Clyde préférait éviter autant que possible d'exposer son arme aux larmes célestes trop longtemps. Il ouvrit alors légèrement son manteau et y rangea son revolver dans une poche presque invisible.
...Le jeune homme s'aperçut alors qu'il avait froid. En effet, depuis sa récente libération, il aimait beaucoup la pluie, mais son corps, en revanche, n'était absolument pas intéressé par toutes ses élucubrations sur l'aspect libérateur de la pluie au contraire du néant. Lui, tout ce qu'il sentait, c'était qu'une averse torrentielle était en train de le recouvrir et qu'elle plaquait son manteau, devenu tout collant, contre lui. Et bien entendu, comme toujours dans ce genre de cas, cette pluie était synonyme d'une froideur insupportable qui allait tôt ou tard finir par lui arracher des frissons. Clyde réprima mentalement son corps : Il avait supporté huit années de torture, il n'allait pas ployer pour quelques gouttes d'eau, non ? L'argument était recevable et le corps de l'hybride ne fut agité par aucun frisson, mais ça ne se passerait pas toujours comme ça, sembla-t-il promettre.
...Clyde reposa alors ses yeux sur la femme qui lui faisait face. Elle était vive, elle semblait avoir envie de bouger et de danser, quelque chose d'assez anormal vu la situation. Encore, si elle faisait ceci pour se mettre à l'abri de l'assaut furieux ordonné par le ciel, il aurait pu comprendre, mais non, elle lui donnait plutôt l'impression de contenir tellement de vie en elle qu'elle devait absolument en laisser un peu s'échapper, sans quoi elle exploserait de l'intérieur. Habituellement, le jeune homme appréciait ce genre de personnes, parce que le spectacle de leur vitalité le changeait de son impassibilité. Mais pas cette fois, pas dans une telle situation.
...La remarque qu'elle lui fit ensuite était tout à fait pertinente, il devait bien en convenir. Si on se plaçait de l'angle de vue de la jeune femme, toute cette situation devait paraître assez absurde. Toutefois, il dut apporter une légère rectification aux propos qu'elle avait tenu :
- Je n'ai pas braqué mon arme contre vous, seulement contre cet homme. Je suis d'un naturel prudent, c'est une qualité nécessaire pour alléger son espérance de vie, surtout dans cet endroit.
...Cela pouvait aussi bien être une excuse qu'une explication imparable, là encore, tout dépendait du point de vue à partir duquel on observait la situation, le ton de Clyde ne permettait en rien de trancher. Par contre, l'accusation qui vint peu après le fit tiquer : C'était la seconde fois que cette fille mettait en doute ses capacités de tueur. Elle voulait les tester par elle-même ou quoi ? Si elle n'avait été pas une Dzeta, il lui aurait volontiers proposé d'éprouver ses talents pour qu'elle se fasse une idée de ce dont il était capable, mais puisqu'elle était théoriquement dans le camp des alliés, il préféra passer outre la remarque, se contentant simplement de répondre :
- Tout comme vous, vous ressemblez à une enfant trop exubérante. Personne n'est parfait, n'est-ce pas ?
...Mais au fond, c'était de bonne guerre : Clyde n'avait aucune envie de se livrer à une puérile bataille de mots pour déterminer qui serait capable de trouver l'insulte la plus humiliante pour l'autre, il se contentait juste de lui dire ce qu'il pensait de la même manière qu'elle l'avait fait.
...Sa brusque gravité et son étrange le désarçonnèrent légèrement. Oh, bien sûr, il y avait longtemps que Clyde s'était attendu à ce qu'on lui demande de se justifier. Simplement, il n'aurait pas imaginé que ce serait cette fille qui lui ferait ce genre de demande. Bien entendu, il ne pouvait pas connaître le passé qui la torturait...
- Pas lorsque j'agis comme un animal, répondit-il posément. Le loup éprouve-t-il de la peine à dévorer les entrailles d'une brebis ? Bien sûr que non, c'est dans le cours naturel des choses. Cette nuit, celui-là... Et il désigna le tas de poussière face à lui, seule trace qui subsistait de sa défunte proie. Celui-là, il était ma proie, alors je l'ai mangé. C'est un geste simple, mécanique.
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Sam 3 Mai - 15:19 | |
| ... Un son de guitare et une voix qui murmure. Un chuchotement très bas qui résonne dans ma tête comme une ombre malfaisante. Le bruit de ses doigts tordus contre les fils de sa guitare me fait trembler d’effroi. Un visage marqué par la paranoïa me regarde. Il me susurre : Alors, Dakota, ton cœur va t’il défaillir de remord et de timidité aujourd’hui ? Quand vas-tu sourire à cet inconnu pour t’enfuir aussi rapide qu’une panthère ? Hein, quand ? Sens-tu cette deuxième peau liquide et glaciale qui te mord narquoisement ? Cette morsure qui te braque et fait jaillir cette petite rougeur au niveau de tes pommettes … Oui, je sais qu’elle te chatouille les entrailles, alors dis-moi, quand vas-tu te laisser aller ?
...Je pose mes mains sur mes tempes et lance un regard acérée d’un bleu profond à mon interlocuteur. Puis paradoxalement, un sourire en forme de demi-lune vient animer mes traits tandis que mes yeux pétillent de naïveté et d’innocence. Si cet homme pensait que j’étais une enfant, je n’allais pas l’en dissuader, j’allais même l’enfoncer dans cette rêverie. Après tout, s’il préférait ne pas se méfier de moi, il était libre de se noyer dans le mensonge. Une énième fois, mon cerveau déconne, et de petites étincelles de rires se propagent lentement dans mes veines. Je sens également les gouttes de la tristesse dessiner de petites ridules sur ma peau veloutée, tandis que des délicieux frissons courent sur ma colonne vertébrale dans une course folle. Je commence à avoir froid et subitement la chaleur de mon corps augmente, et mes joues rebondis se transforment en de petits joyaux rouges.
-« Cet homme n’était de toute façon qu’une ombre, une silhouette engloutit par les ténèbres … »
...Voilà la seule phrase qui traverse mes lèvres admirables, une phrase dénuée de sens précis mais qui semble pourtant claire. Je ne commente pas ces répliques, et mes longs doigts graciles passent dans mes boucles mouillées et les agitent frénétiquement. Dans la nuit, je parais si frêle à côté de cet homme que je m’étonne moi même de cette différence, et dans un sourire insensé je penche ma tête vers le Devil, pose mes mains sur ma tête avant de lancer suavement, d’une voix qui se voulait dés plus moqueuse et douce.
-« Miaouuuu… »
...Ridicule je vous l’accorde, mais j’adore taquiner les gens. S’il est un loup, puis-je être une panthère ? Puis-je ouvrir la gueule et planter mes dents dans sa chair fraîche pour ressentir son liquide carmin me dégouliner le long du menton ? Puis-je détruire mes barrières malsaines qui m’empêchent d’être moi même ? Une femme ivre de remords et de colère, qui se cache sous des apparences de comédienne trompeuse ? C’est ainsi que je me mets à courir, comme à mon habitude je m’enfuis avant de m’arrêter soudainement. N’est-ce pas mademoiselle « curieuse » que j’entends crier au bout de mes doigts ? Oh, oui, c’est bien elle. Ainsi cet homme serait si intriguant à mes yeux ? Dans la nuit environnante, un rire musical très doux s’échappe de ma bouche brûlante en des centaines de petites volutes malicieuses, imprégnant la rue de mon rire et de ma douce folie.
-« Un geste simple et mécanique ? Puis-je moi aussi vous dévorer tout cru Clyde ? »
...Je lève mes sourcils dans un geste éloquent, avant d’apercevoir cette petite lueur au fond des yeux du traqueur. Il aimerait me montrer ce qu’il vaut. Ah. Ainsi cet homme est plutôt susceptible quant à ses capacités de tueur. Je rajoute ainsi distraitement.
-« Je plaisante, voyons. Arrêter de me regarder ainsi, j’ai l’impression que vous voulez faire de moi votre deuxième proie de la soirée ! »
...Puis d’un bond, rien qu’à seul je me mets à courir une seconde fois. A travers la pluie je virevolte sur les pavés, et saute à travers les flaques comme une ballerine experte. Je m’amuse à tuer les mauvaises herbes qui poussent entre les interstices à chaque pas que je fais, avant de crier assez fort à l’adresse de Clyde, joueuse.
-« De toute façon vous n’êtes pas de taille contre moi. »
...Je tourne dans une seconde rue et attrape une échelle de secours à bout de bras avant de me soulever plus haut. Je fais imploser cette échelle en de millions de petites gouttes de fer brûlante, avant d’arriver sur le toit de l’immeuble. Aussi folle qu’une poupée de porcelaine, j’attrape une seconde échelle de l’autre côté et me laisse glisser jusqu’en bas. Et je continue de courir. Toujours courir … Je me retrouve maintenant dans une troisième rue et commence à escalader un mur de vieille briques effrités aussi à l’aise qu’un chat sur un fil dangereux. La pluie me fouette le visage et je souris à la nature et à la vie. Je murmure en haut de mon piédestal, doucement rieuse.
-« Alors Bullet, où êtes vous ? » | |
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Sam 3 Mai - 16:24 | |
| ...Au début, Clyde n'avait pas réagi, bien que les réactions de la jeune femme l'aient de plus en plus surpris. Surtout quand elle s'était approchée pour lui miauler délicatement dessus. Bon, il fallait avouer que depuis un an qu'il fréquentait des Hybrides, il en avait croisé, des gens un peu bizarres, mais par contre il avait supposé que les Elus étaient des personnes à peu près saines d'esprit. Apparemment, ce n'était pas le cas pour tout le monde, ou alors - et c'était également très probable - cette fille était en train de se foutre de lui.
...Et puis elle commença à lui demander si elle pouvait le dévorer, elle se moquait de lui. Des piques aussi puériles n'avaient aucune chance de toucher le jeune homme, mais elles en disaient long sur l'état de cette femme. Elle semblait désespérer, en proie à une folie qui la rongeait de l'intérieur et chacun de ses mouvements, aussi insignifiants soient-ils, semblaient crier cette vérité. Peut-être était-elle réellement folle, peut-être avait-elle été frappée par un puissant chagrin peu de temps auparavant, il n'en savait rien. Mais en tout cas elle n'allait pas bien, pas bien du tout. Mais après tout, cela ne regardait pas l'Hybride, non ? Elle ne connaissait pas cette fille, il n'avait qu'à la laisser là et rentrer tranquillement chez lui pour dormir.
...Mais si elle disait vraie, si elle était réellement une Dzeta, alors elle faisait en quelque sorte partie de sa meute. Clyde était quelqu'un de très rationnel et de très logique, ils savait pertinemment que s'il agissait comme les rats et qu'il laissait les plus faibles derrière lui, tôt ou tard la meute allait finir par se disloquer de l'intérieur. Bon, en réalité les loups aussi devaient sans doute abandonner les handicapés derrière eux, mais ce n'était pas une raison pour laisser une alliée qui ne semblait pas très en forme toute seule dans le coin le plus dangereux de la Bulle, qui grouillait d'Hybrides, moins intéressé par le rôle de la meute que lui, comme de soldats camouflés.
...Puis elle commença à bouger, à danser sur une musique muette. Clyde la suivit du regard, plus poussé par la curiosité qu'autre chose à présent. "De toute façon vous n’êtes pas de taille contre moi", lui lança-t-elle alors. Un défi ? Elle s'éclipsa aussitôt, sans lui laisser le temps de répondre.
...En temps normal, Clyde n'aurait jamais relevé un tel défi venant d'une inconnue. Cela lui aurait semblé si puéril, si futile... Mais il devait avouer que cette fille l'intriguer. Clyde était quelqu'un de curieux, il aimait comprendre ce qui agitait la vie intérieur des personnes autour de lui. Il avait loupé tant de choses ces huit dernières années, rencontré si peu de gens qu'il éprouvait parfois l'envie de remédier à cette carence. Et puis, comprendre les hommes lui permettaient de voir tout ce qui manquait en lui, tous les aspects positifs et négatifs dont il était privé. Le Chasseur soupira : Le temps d'une nouvelle chasse semblait être venu, mais cette fois-ci, il allait devoir faire attention à ne pas tuer sa proie. Dès que Dakota utilisa son pouvoir pour faire disparaître l'échelle, cela sonna le début de la confrontation. Clyde disparut alors que la jeune femme avait le dos tourné. Il avait un avantage : Elle n'avait pas vu ses pouvoirs, alors que lui, il savait qu'elle était capable de faire disparaître les objets. L'échelle avait rougi avant d'imploser, libérant des gouttes de fer brûlantes, son pouvoir devait donc servir à réchauffer les objets. Elle avait eu besoin de toucher l'échelle pour l'utiliser, mais Clyde préférait ne pas faire de conclusions trop hâtives, peut-être était-elle capable de l'utiliser à distance en échange d'un peu plus d'énergie...
...L'Hybride regarda autour de lui. Une gouttière, un peu plus loin, montait jusqu'au toit. Il se dépêcha de l'emprunter et, en quelques mouvements, se retrouva près de sa cible. Les nombreuses courses poursuites qu'il avait menées dans cette ville, que ce soit en tant que prédateur ou que proie, l'avaient rendu agile et efficace. Ensuite il n'avait eu qu'à suivre la jeune femme, elle semblait persuadée qu'il n'arriverait pas à l'atteindre aussi vite. Rester un peu en retrait, pour ne pas qu'elle l'entende, toujours derrière elle, pour ne pas qu'elle aperçoive des gouttes d'eau suspendues en l'air, bloquées par un corps invisible. Et puis continuer, aussi silencieusement et adroitement qu'un félin...
...Lorsque la jeune femme l'appela, Clyde n'était qu'à quelques mètres derrière lui, les bras croisés autour de sa poitrine, impassible. A peine eut-elle terminé sa phrase qu'il redevint visible, posant le canon de son arme contre sa nuque. Doucement, il répondit :
- Juste derrière vous. Vous n'assurez pas assez vos arrières, vous êtes sûre d'être une Dzeta ? J'aurais fait partie du gouvernement, je n'aurais eu aucune difficulté à vous tuer...
...Clyde se doutait que de telles paroles arracheraient sans doute quelques effets chez la jeune femme, mais il rangea calmement son arme. Son apparition avait été soigneusement étudiée, elle pouvait très bien ressembler à de la téléportation ou n'importe quel autre pouvoir de ce genre. L'essentiel était de préserver son avantage : Elle avait aussi un pouvoir, mais elle s'en était servie à tord et à travers, alors qu'elle ne pouvait pas deviner avec certitude quel était le sien.
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Sam 3 Mai - 18:19 | |
| ... Bien. Il est très agile lui aussi. Malgré la froideur de son canon prés de ma nuque, un sourire du diable traverse mon visage de part et d’autres. Je n’ai pas peur de cet homme, et la démonstration de mes pouvoirs en sont bien la preuve. Et de toute façon mes réels ennemis savent tout de moi, et il suffit juste d’être plus rusé que les autres. Et je m’en sors pas mal sur ce domaine, il faut l’avouer… Casey et Rose le savent mieux que moi, à trois nous sommes aussi volatiles que le vent. Et ce grand Kyler peut le confirmer en grognant de rage. Bientôt, mon minois se transforme en un masque d’enfant, mes yeux semblent s’ouvrir aussi grand que des soucoupes enfantines, avant de murmurer le plus bas possible, enchaînant des intonations savoureuses et caressantes comme une douce main qui vous bercent onctueusement.
-« Vous avez tord …Vous seriez déjà mort dans la rue précédente Bullet … Si vous étiez du gouvernement, bien sûr. »
... Je me retourne délibérément avec une lenteur infinie ouvrant ma bouche en une mimique moqueuse. Mes gestes semblent être porté par l’air environnant, avant que mes grandes prunelles d’un bleu tendre se posent sur cet inconnu. Je ne cille pas, et mon visage est loin d’être arrogant et sûr de moi. Non, il est tout simplement neutre, comme si mes paroles étaient une évidence. J’hausse délicatement mes épaules et lèvent légèrement mon menton pour pouvoir le contempler parfaitement. Je lève un de mes doigts à la couleur de la lune avant de murmurer encore plus bas sur le ton de la confidence.
-« Un : En un clin d’œil vous pourriez très vite ressembler à votre dernière proie …Deux … » J’agite un deuxième doigt devant son visage impassible comme pour confirmer mes dires. « Deux : vous devriez faire attention avec votre arme …La poudre cela brûle. Cela serait fort dommage que vous vous brûliez la main, n’est ce pas ? Vous deviendriez invalide... Ne soyez pas si sûr de vous, même si je pense que vous êtes meilleur traqueur que moi. J’aimerais bien posséder votre savoir faire d’ailleurs … » Puis, j’ajoute pour moi même. « En plus Casey serait fâché contre moi si je vous transforme en poussière … »
... En parlant de ma très chère amie, mon visage semble s’épanouir de joie et de gaieté tandis que je sautille sur mes pieds, n’arrivant même pas à la taille de mon locuteur. Je l’applaudis doucement pour sa performance, et comme une comédienne sur sa scène de théâtre je feins un faux chapeau et imite une révérence gracieuse de l’ancien temps. Au moment où mon dos s’arque bout vers le sol, ma jambe droite semble s’enfoncer dans le tibia de Bullet avant d’arrêter mon geste à quelques millimètres. Ma voix cette fois ci ressemble à celle d’une femme confirmée et en pleine possession de ses pouvoirs et de son corps.
-« Vous ne devriez pas être si confiant …Et si je ne suis pas une Dzeta, je suis peut être simplement votre propre traqueuse, et vous, Bullet, une simple marionnette amusante… Enfin, ceci ne pourrait être qu’une hypothèse. »
... Et dans une danse harmonieuse ma main plus tiède qu’une humaine banale se pose derrière le genou de Clyde avant de tirer brusquement dessus. Je sens la jambe du tueur plier vers moi, et son corps basculer vers l’asphalte. Je me dégage aussi vive qu’une anguille, saute adroitement sur son dos aussi légère qu’un papillon en prenant soin de ne pas lui faire mal ni le blesser, avant de me remettre à courir. Je désire pouvoir imiter le moindre geste de ce traqueur, je veux pouvoir le suivre comme son ombre. Tout un coup je me sens d’admiration pour cet homme, et ma fascination est à son comble. Et quel est sa mystérieuse capacité ? A t’il la capacité de se téléporter là où il le souhaite ? Dans ce cas là la fuite n’est plus une option … Mais il fallait que je comprenne toute sa pratique !
... C’est ainsi qu’en me retrouvant dans une énième rue, je saute habilement sur un conteneur à la manière d’un chat, mes mains soulevant mon corps dans une agréable roue. Mes deux yeux bleus brillent dans la nuit obscure tandis que je rabats mon ample capuche noir sur mes boucles. Ainsi, aussi doucement qu’une chasseresse, je bondis sur chaque caisse de bois, et très bientôt mes gestes semblent être animés de beaucoup de grâce. J’ai oublié ma propre capacité et ne m’occupe plus que de l’art de l’observation et de mon corps. Caché entre deux murets j’écoute les bruits et mes deux grandes prunelles océans ne se fixent jamais sur un point précis. Doucement je me relève et pose les paumes de mes mains sur un panneau de fer, l’attendant au bout de la ruelle, debout avec une posture désinvolte.
-« Qui est le chat, ou la souris ici Bullet ? Mais je vous entends venir avec votre timbre rauque et bas … : V.o.u.s, Dakota … Miaouuuuu...»
... A ces mots, un sourire de démone se dessine sur mes petites lèvres frémissantes, tandis que je ronronne de plaisir. | |
| | | | Clyde Silver
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 4 Mai - 1:10 | |
| ...Pour une fois, un léger sourire se dessina sur les lèvres de Clyde. Lui, mort ? Il est vrai qu'il ne connaissait pas grand-chose des talents de la jeune femme, mais il en savait assez sur lui-même pour pouvoir affirmer qu'il ne mourrait pas aussi simplement. Depuis un an, ni les soldats sur-entraînés de la WHC, ni les traîtres ralliés à la cause du gouvernement n'étaient parvenus à l'étaler dans la rue, ce n'était pas une fillette qui y parviendrait en cinq minutes. Pourtant, lorsqu'elle lui fit remarquer que la poudre pouvait brûler, il dut admettre qu'elle n'avait pas tord. Mais s'ils avaient été en condition réelle, elle n'aurait pas eu le temps d'utiliser son pouvoir, Clyde en était certain...
...Le nom de Casey calma l'Hybride. Après tout, cette dernière l'avait toujours aidé et il lui était redevable pour beaucoup de choses. Et surtout, pour sa relation avec Rose. Entendre Dakota prononcer ce nom eut donc un effet positif sur Clyde, comme s'il lui rappelait que tout ceci n'était au fond qu'un jeu sans conséquence. Une sensation qui s'évanouit lorsque le jeune homme vit s'avancer la jambe de la jeune femme. Il faillit riposter, mais elle s'arrêta au dernier moment et les paroles qu'elle prononça lui rappelèrent qu'effectivement, il se montrait trop prudent avec elle. En réalité, il n'aurait même pas dû accepter ce jeu stupide.
...Ce fut justement de cette réflexion que vint sa grande erreur. Pendant qu'il se persuadait qu'il avait peut-être quelque chose à grande craindre d'elle, elle en profita pour le mettre à terre. Physiquement, le choc ne fut pas très rude, mais l'honneur de Clyde, en revanche, fut durement atteint. Le temps qu'il se relève, il l'avait déjà perdue de vue. Le jeune homme soupira et se demanda un instant s'il ne ferait pas mieux d'arrêter les frais pour le moment et de rentrer tranquillement chez lui. Il n'avait rien à gagner dans cette confrontation.
...Rien, si ce n'était l'exaltante sensation de la victoire. Et de la course-poursuite, également. Clyde aimait chasser, en quelques mois ce plaisir animal s'était profondément ancré en lui. Il aurait pu repartir, certes, laisser cette femme et ignorer ses petits provocations. Mais le simple plaisir qu'il ressentait à prendre quelqu'un en chasse, qu'il tue ou non sa proie à la sortie, valait largement la peine qu'il reste ici une heure de plus. Le militaire de tout à l'heure n'avait pas éveillé cette pulsion de vie et de mort en lui, il avait été trop inexpérimenté, il était mort sans réagir. Mais cette fois-ci, le Chasseur espérait bien ne pas être déçue par cette traque sans pitié...
...Clyde regarda un peu ce qui l'attendait sous ses pieds. L'immeuble n'était pas très haut et il avait perdu de vue la jeune femme, ce qui signifiait qu'elle était peut-être en train de le guetter et qu'elle pouvait avoir un avantage. Si elle le voyait disparaître ainsi, sans réapparaître nulle part, elle pourrait deviner quel était son pouvoir. Il fallait mettre un peu de piment dans ce cas, faire quelque chose d'absolument inutile pour la mettre sur une autre piste.
...L'Hybride sauta. Il avait parcouru la moitié de la distance qui le séparait du sol lorsque son image s'effaça. Une fois invisible, Clyde se servit pendant une fraction de seconde de la gouttière pour ralentir sa chute, puis il tomba silencieusement contre le sol. Il espérait que l'effet était suffisant, mais peut-être qu'en réalité Dakota n'était pas en train de le regarder et qu'il venait de faire tout ça pour rien.
...La retrouver ne fut pas très facile. Il fallait courir et se cacher, se ruer tout en restant discret. Explorer chaque parcelle de ce quartier immense tout en évitant soigneusement les gouttes d'eau qui tombaient du ciel, cet handicap céleste que les astres accordaient à la jeune femme et qui ralentissait considérablement l'Hybride.
...Mais il finit par la retrouver. Cachée entre deux murets, à l'abri. D'un geste vif, Clyde sortit un couteau de son manteau. Un sourire amusé se dessina à nouveau sur ses lèvres lorsque la lune se refléta sur la lame immaculée. Un reflet pale et argenté, superbe, mais invisible aux yeux de sa proie. « Qui est le chat, ou la souris ici Bullet ? Mais je vous entends venir avec votre timbre rauque et bas … : V.o.u.s, Dakota … Miaouuuuu...». Juste à temps, songea Clyde.
- Miaou, en effet.
...Il était à nouveau redevenu visible avant de prononcer ces mots. Il se trouvait à gauche de Dakota et sa lame était posée sur la peau blanche de la jeune femme, légèrement penchée en avant.
- Je dois avouer, reconnut Clyde, que si c'était une situation réelle, je courrai peut-être un certain risque. Si ma lame ne se plantait pas assez rapidement dans votre nuque, elle risquerait de fondre, n'est-ce pas ? Et je perdrai sans doute ma main, mais à votre avis, la gravité étant une travailleuse acharnée, dans quelle direction coulerait tout cet acier en fusion ? Auriez-vous le temps de faire fondre mon arme, de me neutraliser et de réduire cette lame à l'état de simple molécules avant que je n'aie le temps de vous porter un coup mortel ?
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| | | | Dakota Bryan
*__Sw££ty H£art
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| | Sujet: Re: Silence, s’il vous plait. Tic tac fait la pendule. [PV Clyde] Dim 4 Mai - 18:35 | |
| ... Les astres brillent de bonheur et semble parsemer le ciel d’étincelles d’or. Pourtant une voûte de nuage, épaisse comme l’immensité et terriblement jalouse décide de s’étendre paresseusement sur le ciel, anéantissant la clarté nacrée de la lune. Un sourire fantomatique fleurit sur ma bouche carmin et je frissonne délicieusement sous la tranchante fraîcheur de la lame. J’écoute distraitement ce que le ton rauque me susurre doucement et m’amuse avec espièglerie à tapoter le panneau de fer avec une langueur feinte. Le bruit résonne dans l’obscurité et chante dans ma tête une mélodie déplaisante. Bam bam bam … Je désire sentir cette lame trancher mon souffle de vie et discerner les perles carmin de ma vie dévalant ma peau d’albâtre avec satisfaction, pour enfin tomber sur le sol comme une poupée inanimé. Qui veut jouer au pantin ce soir ?
...A ces paroles, je ris discrètement et sous mes tremblements rieurs je sens mon corps s’agiter par intermittence. Je me contiens, bien que sous ma capuche noire, mes yeux myosotis semblent briller d’une âpre excitation. Sous ma paume, je sens déjà le métal du panneau changer de conformation et n’attendant plus que mes ordre pour se disloquer en deux bouts. Si lui avait droit à une lame acérée et une arme à feu, pourquoi n’aurais-je pas droit à un bâton de majorette ? C’est ainsi qu’avec une habilité sans frontière j’abaisse mon corps vers le sol m’échappant de la monstrueuse lame avant d’entendre un craquement sinistre. J’arrache la tige de métal et avec une grâce féminine la tend agilement vers Clyde, m’arrêtant sous son menton d’homme aux traits marqués par la maturité et l’horreur. Les secondes s’écoulent et déjà le bout de mon arme improvisé rougeoie sous la maîtresse des ombres. M’arrêtant un instant, je me mets à lui murmurer d’une voix dés plus délectable.
-« Pensez-vous ne perdre que votre main cher Bullet ? »
...Mes traits s’animent d’une expression carnassière tandis que mes lèvres s’étirent dans un pli inquiétant. Pourtant l’hybride n’a guère tord, la gravité ne me serait point une alliée intéressante en cette soirée. Je lui envoie un baiser malicieux et volatile de ma paume, avant de siffler onctueusement comme la chantilly qui fond agréablement sous la langue.
-« Petit Bullet …Ah petit Bullet … Vous me décevez. »
...J’agite ma tête de gauche à droite comme si j’étais entraînée par une vague de musique affriolante et ensorcelante, mes longues boucles caramel suivant ce rythme envoûtant avec plaisir. Mes iris s’ouvrent légèrement laissant apercevoir toute la douceur et la moquerie de mes pupilles -absolument charmantes- ressemblant à de vivantes opales bleues, avant de lâcher d’un ton emprunt d’une tristesse infinie.
-« Si cette situation était réelle, Ô Bullet, je ne vous aurez pas laissé m’approcher …Vous n’aurez jamais pu poser votre fascinante lame sur ma peau palpitante. Et puis, je ne me serais pas arrêtée en sachant pertinemment que vous seriez à mes côtés dans les quelques secondes suivantes … »
...Je pousse un soupir à fendre l’âme et mon corps semble las. J’observe la barre que je tiens fermement et bientôt, un long fil d’argent décide malicieusement de se détacher de son origine pour filer lentement, en de boucles minces, vers l’asphalte. J’éloigne mon arme en fusion en le refroidissant grâce à des impulsions mentales, avant de la lancer aussi élégamment qu’une danseuse vers la tête de Clyde. Puis, aussi effarouchée qu’une jument, mon petit être se remet à courir. Je gagne ainsi un instant d'inatention. Je cours à petit foulée, mes escarpins adhérant agréablement aux pierres salis par l’usure du temps, avant d’attraper dans ma course un couvercle de poubelle et de le façonner comme un frisbee tranchant.
...Plus loin, sautant sur un nouveau muret je réussis à en attraper un deuxième et en fait la même chose. Avec mes armes improvisées et tranchantes, je me faufile à travers les ombres me dissimulant parfaitement dans l’obscurité. Je ne suis pas bien loin de l’endroit précédent, et agilement mes yeux d’un bleu clair scrutent l’endroit où se trouve Clyde. Dans un mouvement ample et souple je lance une de mes armes tranchantes qui se plante dans un pavé en face de Clyde. Je ris doucement dans les ténèbres, laissant le temps à mon traqueur de l’entendre avant de m’échapper de cet endroit et d’aller à un autre point stratégique. Je me pose cette fois ci sous un arbre qui commence à mon contact à mourir, ces jolies feuilles tombant en cascade et caressant sournoisement ma capuche.
-« Je vous préviens Bullet …Si vous vous placez en dessous de cet arbre, je vous tue. Et pas par plaisir, parce qu’ici l’arbre est de mauvaise humeur. Vous comprenez, cela serait une mauvaise idée …Mes capacités sont, elles mêmes, de la même humeur que notre arbre. Malheureusement … »
...Mon visage est grave et semble véritablement sérieux. Je ne souris pas, et mes yeux ne pétillent plus de malice. Mon arme de métal est maintenue dans mon poing prés de ma poitrine qui dans un rythme lent et agréable se regonfle d’air pour enfin l’expirer avec violence. Je semble être une femme mystérieuse et enroulée d’une aura de sorcière, et les billes bleutés qui brillent dans l’obscurité ressemblent à deux gros globes de verre démoniaques. Ma menace semble être vraie et l’atmosphère qui s’entortille autour de mes chevilles l’appuie dangereusement, bien que tout cela ne soit, en réalité, que de la comédie. Je veux seulement comprendre ces capacités et pouvoirs imiter son attitude, et pour une fois depuis le début, le voir arriver en face de moi. Doucement, d’une voix grave et vacillante de folie, je mets à chantonner comme pour un psaume.
-« The rabbits running in the ditch,
Oh no, must be the season of the witch,
Must be the season of the witch, yeah,
Must be the season of the witch. » | |
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